La météo à été clémente, le samedi, vent du NE 4 Beaufort
régulier, vitesse de 6 à 7 nœuds, allure au largue, bateau stable
car la mer est calme, soleil, le pied ! La nuit se passe sans
problème, le radar ne dit rien, pas de cargos ni autres bateaux
sur l'eau 100 milles en 24 heures ! Le dimanche se passe de même
avec une mer un peu moins calme, croisée, un vent plus fort de 5
Beaufort, vitesse de 6 à 8 nœuds et 140 milles en 24 heures, puis
le lundi le vent diminue à 3-4 Beaufort, et les 66 derniers milles
sont un peu plus longs à faire, mais quel paysage en arrivant sur
le Nord-Est de l'archipel, pour profiter des vents et courants
portant pour la suite de la visite des Canaries.
Les courants sont du Nord-Est de 0,5 à 2 nœuds et le vent du
Nord-Est de 2 à 5 Beaufort. Je suis passé à 1 mille de l'île
d'Alegranza, puis route au Sud vers Graciosa, la première île
habitée de l'archipel en venant du Nord.
En arrivant près de Graciosa, le vent s'est arrêté et j'ai terminé
au moteur pour arrivée dans la première anse où le fond de sable
permet un ancrage de bonne tenue. La nuit tombe plus vite quand on
s'approche de l'équateur, à 29° de latitude Nord par rapport à La
Rochelle 46°, cela est vraiment visible, moins de quinze minutes
après le coucher du soleil, la nuit est installée avec son cortège
d'étoiles, la lune se lève au bout d'une heure pour éclairer les
montagnes de toute sa lumière de pleine lune.
La carte ci-dessous permet de se faire une idée de l'archipel des
Canaries.
La montagne la plus
grande de l'Espagne est sur Ténérife !
Une arrivée à 20h30 locale, je plonge l'ancre dans la mer par 8-9
mètres de fond, très clair, je vois l'ancre se poser sur le fond
de sable, le vent fait culer le bateau afin de tendre la chaîne du
mouillage.
Dîner en écoutant la radio locale (102.8 FM) où une musique rock
local m'accompagne, la pêche n'a pas été concluante, donc, je me
fais une escalope de volaille aux fines herbes avec une purée aux
quatre épices, fromage, dessert, un régal. Je suis à l'abri de la
houle mais pas du vent, qui souffle en rafale de la montagne !
Le sommeil me guette et je m’endors tranquille pour recouvrer des
forces pour demain et la visite de l’île dans l'après midi.
Le matin, je répare la poulie de renvoi de l’enrouleur de génois
qui a lâchée, et je m’occupe de la mise à jour du site, ranger les
photos, les classer.
Tiens, un bateau passe tout près, c’est un bateau de promenade à
moteur qui fait le tour de l'anse et donc de Balade !
C’est l’heure du point radio avec RFI (11h40 TU) et j’allume la
radio où les infos du reste du monde ne sont pas terribles :
guerre, attentat, prise d’otage, beurk... Heureusement qu’il y a
la fin des JO, car c’est le seul point positif sur RFI. Bon il est
temps de manger et de préparer la promenade sur l’île, à plus
tard.
Après manger, je plonge dans l'eau avec masque, palmes et tuba,
fait le tour du bateau avec une brosse, vérifie la position de
l'ancre, bien enfoncée dans le sable, regarde les centaines de
poissons qui déambulent tranquillement dans leur élément
naturel...
Je sors de l'eau assez chaude et prends une douche, puis je
m'occupe de l'annexe, la gonfle... Je vais aller escalader le
volcan qui me domine de ces 172 mètres, selon la carte.
Une première vue de la pointe Sud de l'anse où un seul voilier est
ancré, c'est Balade ! Un pêcheur fait le tour de temps à
autre avec son annexe blanche à rame !
D'en haut, je vois le petit village de Graciosa tout blanc, avec
son port et les mâts des voiliers, sur la droite. L'anse d'à côté
est occupée par 6 voiliers, dont Gibsy III qui est arrivé deux
heures avant moi, alors que je suis parti une demi-heure avant !
La gauche de l'anse où l'on voit Balade et le bateau de
pécheur à l'ancre près de la plage de sable fin, l'eau est claire
jusqu'à 10 mètres avec fond de sable et roche volcanique. 172
mètres de haut.
Le village de Graciosa où je vais aller faire du ravitaillement
et de l'Internet, devinez pourquoi ! Une petite sauvegarde des
modifications du site, je prends l'annexe amarrée à l'arrière pour
la petite plage, trente minutes de marche jusqu'au village et hop,
le site est à jour, ce n'est pas beau la technologie ! (annexe,
moteur, marche à pied et Internet, cherchez l'erreur {pour Chantal
P.}).
Allez, j'y vais ! Et j'y suis allé, en fait, il faut quarante à
quarante-cinq minutes dans le sable plus ou moins mou pour aller
au village, mais avec un environnement pareil, c'est un plaisir.
Entre, temps j'ai changé de mouillage, car j'étais le seul bateau
dans la première anse, donc dix minutes de moteur et me voila dans
la seconde anse avec les autres bateaux. En discutant, j'apprends
que le premier mouillage n'est pas de bonne tenue, mais je n'ai eu
aucun problème de ce côté.
Tous les jours pendant une semaine, je me suis baladé sur l'île,
monter les volcans, prendre des photos, nager dans l'eau presque
chaude (22°C), et prendre l’apéro sur la plage avec les autres
équipages, dur dur.
Des cocotiers, eux ... non, les palmiers, sur la plage de l'île il
n'y a qu'un cocotier en piteux état !
Et pour changer, un levé de soleil sur Lanzarote bénit des dieux
païens.
La montée sur les volcans n'est pas trop difficile, de temps à
autre il y a un chemin, le reste du temps, il faut marcher sur les
blocs de pierre en évitant le peu de végétation qui arrive à
pousser sur cette espace de désolation.
Ici, la deuxième anse avec l'une des grandes plages de sable fin,
en arrière plan Lanzarote.
Après avoir fait le tour de l'île de Graciosa, je pars vers l'île
de Lanzarote, et bizarrement nous sommes quatre bateaux à partir
en même temps, sans même nous être concertés. Je contourne la
pointe de Lanzarote au moteur, vent dans le nez, puis passé le
cap, la grand voile et le génois propulse le bateau à 6 nœuds sur
une mer légèrement croisée d'un mètre, et les surfs à 7,4 nœuds
sont réguliers !
L'île de Lanzarote est relativement plate, avec des volcans qui
sortent de temps à autre.
L'une des grandes différences que j'ai remarqué entre Madère et
les premières îles des Canaries, c'est l'urbanisation, ici elle
est cantonnée à quelque lieu répartie sur l'île alors que Madère
est totalement recouverte de maison d'un bout à l'autre. Les
Canaries ont su rester sauvage, même si le tourisme est très
important.
Maintenant, je vais visiter l'île et faire quelques 'belles'
photos des sites touristiques !
La visite s'est réaliser en voiture de location avec Cécile et
Joël du ToaEMoa, à partir du très bon mouillage d'Arrecife, la
capitale de l'île.
D'abord les jardins de cactus, qu'il cultive pour faire les
teintures rouges à partir des cochenilles qui ont trouvé dans les
cactus de quoi vivre tranquillement, comme quoi il faut de tout !
Puis, en continuant notre promenade, nous nous arrêtons dans une
ancienne coulée de lave qui a formé un tunnel de 9 km de long
écroulé par endroit. Un homme de l'art espagnol dont je n'ai plus
le nom à fait construire une piscine d'un bleu violent dans cet
endroit désertique, le tout accompagné d'un beau musée sur le
volcanisme des Canaries.
Après le contournement du grand volcan et une dure montée, nous
arrivons au belvédère qui donne une vue entière de l'île de
Graciosa, où j'étais la semaine dernière. On voit le petit volcan
et le mouillage dans la petite baie. Nous somme à 450 m
d'altitude, et les volcans de l'île paraissent petits.
C'est une superbe descente que nous abordons, nous traversons le
parc national, pas de verdure, oh non, que des volcans et des
surfaces défoncées par la nature, au sortir de cette zone, nous
avons quand même escaladé un petit volcan de 150m de haut ! Même
Joël y est arrivé.
Et bien, le désert donnant soif, (pour Jean-Luc), nous avons
visité la cave locale, des vignes cultiver à flanc de volcan, où
chaque pied de vigne est placé dans de petit enclos de pierre (au
premier plan), sur la roche volcanique noire qui sert d'engrais et
de système de rétention d'eau de rosée. Cela donne un vin blanc
sec assez corsé et un vin doux de bonne qualité. Il n'y a pas
d'exportation, les touristes de passage écoulent la production.
Et pour rêver un peu, un lever de soleil dans les nuages, c'est
assez rare alors voila !
De temps à autre, un oiseau se pose à trois mètres et je pense à
Marc et Chantal et à leur bibliothèque de photos.
Il faut bien se déplacer un peu, la vie est si douce, qu'il est parfois dur de changer de paradis, alors direction la nouvelle marina de Rubicon, à 17 milles au bout de l'île, quatre heures de navigation tranquille, une arrivée en douceur, et quatre machines à laver plus tard, le plein d'eau, une nuit au ponton; un apéro avec Gibsy III, Etoile de Lune et Magic Carpette, et hop le départ pour l'île de Lobos.
7 milles de navigation par force 3 au travers, arrivée dans une
petite baie, devant le lagon d'eau claire et transparente d'un
bleu vert étincelant, je vais pouvoir tester le bloc de plongée et
le détendeur que j'ai trouvé à Arrecife pour une bouchée de pain,
une fin de stock ! Sur la droite en arrivant, le phare de Lobos et
le plus haut cratère vu de profil.
Il fait moins
chaud, 29,5°C, il est 16h local, je vais me baigner. J'ai fait une
petite balade sous l'eau par 5 mètres de fond, des poissons de
belles tailles se promènent et l'ancre est posée sur un rocher.
J'en ai profité pour changer l'anode de l'arbre d'hélice qui elle
aussi se promenait sur l'arbre !
Je dépose le bloc de plongée et je repars vers le lagon à la nage
avec palmes et tuba pour voir un peu ce lieu qui est si beau; en
effet le fond de sable est super derrière une barrière de roche
qui sert de barrage à la houle, l'eau est plus chaude (30°C
enfin), et les poissons sont présents à profusions, protégés par
la barrière du récif. En arrière plan le volcan de Lobos.
Le lendemain, visite de l'île avec son phare au Nord, deux heures
de marche sur des sentiers aménagés, car l'île est classée par
l'Europe. Et l'on trouve de tout, un petit village de pêcheurs
avec lagon privé !
Le lagon face à la maison, avec tout le confort moderne, eau
chaude, douche externe, table avec vue sur plage, véhicule de
transport (bateau), ...
Le chemin en rouge, avec le phare au Nord, le volcan à l'Ouest, le
lagon au Sud. Il y a un débarcadère et un tout petit camping, où
cinq à six tentes prennent places. Le volcan fait 129 mètres de
haut et il est en cours d'aménagement pour un accès plus facile,
une rampe de pierre est posée le long de la pente sur une largeur
de 60 cm avec des marches ! Un vrai travaille de romain financé
par l'Europe.
Arrivée en haut, quel vue sur toute l'île, le phare au Nord, et le
lagon au Sud, super point de vue.
Et voila déjà trois jours sur cette île, et le voyage continue, 38
milles vers la prochaine île, Fuerteventura et le port de Grand
Tarajal.
Départ de bonne heure, le matin, au lever du soleil à 7h30, une
mer belle, peu de vent au début grand largue cap 180 plein Sud,
puis le vent monte et tourne un peu, voile en ciseaux, vitesse de
4 à 5 nœuds, l'île sur la droite à 1 ou 2 milles, les nuages s'en
vont et le soleil illumine les volcans et les petites plages de
sable blanc, les volcans changent de couleurs: rouge, marron, vert
pâle, bordeaux, ...
Au bout de huit heures de navigation derrière la dernière pointe
apparaît la baie, la ville et le port de Grand Tarajal !
Le port est relativement petit avec deux bateaux français au
mouillage à l'entrée, pas de possibilité de se mettre avec eux, je
fais le tour du mur nord et tente le mouillage de la plage, mais
le fond est rocheux et l'ancre dérape, retour au port et en fin de
compte, amarrage au quai avec Gibsy III et un bateau allemand qui
était avec nous à Logos.
Nous pensions retrouver ToaEMoa, mais ils sont déjà partis, se
sera pour l'île suivante, Grand Canaria.
Pendant le trajet, la pêche a été bonne, deux bonites, tout à fait
correcte pour moi, quatre pour Gibsy III et un gros poisson dont
on ne connaît pas encore le nom. Nous décidons de regrouper notre
pêche et invitons le couple d'Allemand pour un grand dîner, très
bon et sympathique.
Maintenant, je pars trouver, dans la ville de Grand Tarajal, un
cyber pour mettre tout ce texte et mettre mes images en ligne...
C'est fait, je continue à faire des photos, donc à remettre le
site à jour, cela n'en finira jamais, dit-il intérieurement, mais
il aime cela faire des textes illustrés de photos, jouer avec
l'ordinateur, changer la présentation, ajouter de nouvelle
arborescence, passer du temps, les messages des inconditionnels
sont là pour le rassurer, il ne s’amuse pas pour rien !
Et en lisant ‘le guide du routard galactique’, je trouve que la
situation est bien meilleure sur l’eau que dans l’espace, où le
risque et la chance son étroitement lié, n'est-il pas Mr Accroc.
Avec André et Chantal du Gibsy III, nous avons pris le bus pour la
capitale de l’île, Perto del Rosario pour louer une voiture, en
fait le samedi il ferme à 11h donc impossible de nous balader
librement.
Nous continuons en bus sur Castillo, où il y a la seule marina de
l’île, petite mais avec de la place libre pour quinze à vingt
bateaux. Nous déjeunons sur place un plat local et reprenons le
bus le soir, pour partir le lendemain vers Morro Jable, le dernier
port au Sud de l’île.
Entre temps un autres bateau français est arrivée, c'est P'tit
Bout II, un Atlantis 340 en acier équipé d'un compresseur de
plongée, tiens ! Nous discutons un peu mais la nuit est déjà
tombée et nous partons tôt demain.
Après avoir traversé les 21,77 parsecs, heu non miles marins, par
vent changeant à 180°, de 4 à 5 Beaufort, nous arrivons au port
pour mouiller, comme le dit le guide. En fait, le port est
maintenant équipé de 3 nouveaux pontons sur l’ancienne zone de
mouillage, donc, mise en place des par-battages, des amarres et
arrivée en douceur sur le premier ponton, suivie de près par Gibsy
III.
Petit apéro avec la lune qui se lève sur la ville, et dodo.
Le lendemain, nous visitons la ville et localisons plusieurs
loueurs de voiture, ainsi nous pouvons visiter l’île et les coins
reculés où la piste a remplacée la route goudronnée. Le paysage
est changeant avec dune de sable blanc volcanique, roche rouge et
or, végétation de cactus et d’arbustes rabougris, d’éoliennes et
de quelques palmiers.
Le lendemain, nous retrouvons ‘Ptit bout II’ de Françoise et
Jean-Charles, un plan Caroff en acier. Ils sont plongeurs et nous
décidons de faire un baptême de plongée dans le port de Morro
Jable où l’eau est belle, Marie et Antony du ‘Destinée’ un beau
bateau de 15 mètres, vont découvrir le fond de l'océan. S'en
suivra dans la soirée d’un pot pour arroser ce baptême.
Et puis, il faut quitter Fuerteventura pour aller visiter cette
île magique qu'est Grand Canaria, avec le plus grand port de
l’archipel nommé Las Palmas.
53,3 milles plus loin par un vent calme et un moteur à 1900
tours/minute, une belle vitesse de 5,1 nœuds et 10 heures de
voyage, troublée de temps à autre par le super rapide bateau
inter-île qui vole sur l’eau à 40 nœuds, je mouille l’ancre dans
l’eau pas très claire de la rade de Las Palmas, devant ToaEMoa,
qui me donne le bonjour quand je passe à leur hauteur.
Plusieurs
bateaux français, belges, anglais, allemands, hollandais,
australiens, sont déjà présents, et l'on fait le tour des uns et
des autres, les Canariens nous ignorant compléments, préférant
passer à fond avec leurs bateaux à moteurs ! C’est un peu dommage,
mais ils semblent que les Canariens n’apprécient pas les étrangers
en général.
En tout cas, nous nous profitons pleinement du soleil et des
bonnes conditions météos. J'ai eu des nouvelles de la part de
François sur les Picratos (habitant d'une habitation flottante
appeler Picrate) qui vont faire route sur Dakar directement, sans
passer par les Canaries, dommage ! Par contre l’ami Mike avec son
TaoNat est normalement partie le 20 septembre de La Rochelle et ne
doit pas tarder à arriver ici.
Le bateau 'Destinée' doit nous rejoindre dimanche à Las Palmas,
alors que ‘Ptit bout II’ est arrivée hier au matin (le bateau
Blanc avec la bande jaune sur la photo du dessus.
Dix jours dans le port très sale de Las Palmas de Grand Canaria,
commande et montage du laisybag qui protègera la grand voile au
mouillage, une visite de l'île en voiture, super balade de 290 km
sur les montages verte au Nord et désertique au Sud.
En fait, c’est l’île la plus verte que j’ai visité, une île
changeante en fonction de l’éclairage et des cultures réalisées
par les habitants plus accueillants que sur les autres îles,
cultivent sous serres pour protéger les cultures du soleil et
retenir l’humidité.
Plusieurs endroits sont surprenants, avec des pointes érodées par
l’eau alors qu’il ne pleut pratiquement jamais ! Des canyons de
500 mètres de haut et large d’un kilomètre sur 10 de long, superbe
! Ici avec Françoise et Jean-Charles (à gauche sur Ptit Bout II)
et Yves (à droite sur Zen), nous visitons un site historique où
les anciens habitants avaient aménagé des tombes dans les grottes
d'un piton à 1300 mètres d'altitude.
Le vent est omniprésent, et les éoliennes par dizaines poussent
sur toutes les faces de l’île, il y a même un institut de grande
école réservé à cette énergie propre, on est loin du tout
nucléaire de la France !!!
Et il faut bien partir voir d'autres paysages, alors je quitte
avec ‘Ptit Bout II’ et ‘Zen’, le port de Las Palmas pour l'autre
coté de l'île, à l'Ouest, pour arrivée après cinq heures de vent
au grand largue sur le tout petit port de Las Nieves où seul le
quai d'entrée peut nous accueillir, près du quai du ferry rapide
qui fait pas mal de bruit.
Et puis, le soir, pendant l’apéro sur le pont, deux bateaux
allemands viennent casser l’ambiance en se mettant à couple,
bloquant pratiquement le passage aux pêcheurs locaux !
La nuit fut courte, je me suis levé 4 fois pour régler les
amarres, car le raguage sur le béton n’est pas génial. Ah ma brave
dame, vous savez la vie en bateau n’est pas toujours simple !
Le lendemain, nous partons tous vers des destinations différentes,
moi vers Tenerife, Zen aussi mais plus bas vers le Sud, et ‘Ptit
Bout II’ au Sud de Grand Canaria. On doit se retrouver à la Goméra
si tout va bien.
Après un petit bonjour au responsable du port, qui avait autre
chose à faire que d’enregistrer nos documents, il nous demandes
nos destinations et nous invites à partir ! Je pars vers Tenerife
avec le vent de travers et une mer un peu disparate, 38 milles et
sept heures plus tard j’entre dans la marina du Sud du port de
Santa Cruz. Il y a quatre ports le long de l’île. Mike n’est pas
dans cette marina où les pontons sont recouverts de béton, même
les cateways, surprenant, le bateau ne bouge pas d’un poil sur ce
type d’équipement.
Cette après midi,
je change de port pour remonté sur le Nord et voir si l'ami Mike
est dans le coin.
Après un aller retour sur la marina du Nord où il n'y avait ni
Mike, ni place, je suis revenu sur la marina du Sud de Santa Cruz
pour la nuit, et je repartirais au matin pour voir le Sud de
l’île. Donc, petite soirée dans la ville, mais le samedi et le
dimanche tout est fermé, sauf quelques bars pas très musicaux,
dommage.
Le lendemain, je me prépare tranquillement à partir quand arrive
un monsieur très ennuyé, son dessalinisateur ne fonctionne pas et
il me demande de voir si je peux faire quelque chose, radio ponton
a déjà fonctionné et mes petites compétences sont connues,
quelques dépannages en informatiques sur les bateaux du rallye du
soleil y sont peut être pour un peu.
Donc, je vais jeter un œil sur la bête malade et en effet, la
carte électronique en 220V a brûlé suite à une entrée d'eau de
mer, démontage, réparation, remontage, test et oh miracle, cela
fonctionne. Pour me remercier, le gentil skipper me paie la place
de port pour 3 jours de plus et un bon resto.
Le lendemain, Ptit Bout II arrive du Sud de l'île où ils ont subi
un mouillage très agité, ils ont même légèrement plier le bout
dehors. Je les aide à s’amarrer puis ils me font un petit récit de
leur mouillage par vent de Sud, donc rouleur avec dérapage et
rapprochement des rochers de la côte.
Nous décidons de faire le tour de l’île en voiture pour sortir de
la ville de Santa Cruz, et en effet, l’île est très verte au Nord,
avec des arbres hauts et verts.
Petit resto en pleine nature sur la route, le demi-poulet coûte
moins chère qu'une cuisse en France !
Une des très grande forêts de l'île, incroyable !
Nous traversons l’île par les crêtes avec une montée vers la plus
haute montagne de l’Espagne, le mont Teide qui culmine à 3 717m,
au centre de l’île, avec l’observatoire d’astronomie juste à coté.
Le téléphérique qui monte de 2450 m au sommet est arrêté pour
cause de vent fort, nous continuons le tour pour passer par la
route côtière à l’Ouest. 300 km de balade entre forêts, zones
volcaniques, cactus, et arbustes de tous genres, super paysage
très varié.
Une magnifique vue du Sud du mont Teide, sur la gauche la dernière
éruption qui à eu lieu en 1978 avec trois cratères.
La vue de l'île de La Gomera au loin sur un coucher de soleil
assez intense.
Après une semaine passé à visiter l'île, nous quittons, ‘Ptit
Bout II’ et Balade, le port de Santa Cruz pour l’île de La
Gomera avec peu de vent au début, un vent arrière jusqu’au bout de
l’île, puis une zone de calme, et enfin une zone de vent de Nord
de 20 à 30 nœuds au près ! Pas terrible pour faire les 15 derniers
milles, j’arrive le premier, tout mouillé, dans le petit port de
San Sebastian de La Gomera à 20h15, après 12h45 de navigation.
Heureux d’arriver et de profiter du calme du port, quand juste à
0,5 mille au large il souffle 30 nœuds ! Le guide précise que de
temps en temps un vent fort souffle du Nord coincé entre Tenerife
et La Gomera juste dans l’entrée du port, et bien entendu, ce jour
là il a décidé de souffler fort !
P'tit Bout II arrive quarante minutes plus tard et se place
parallèle au quai juste à coté de Balade. Le lendemain,
dimanche, petite grâce matinée et entretient des bateaux, j’ai
cassé un embout de tangon sur un petit coup de vent, lors de la
traversée vent arrière et je démonte la pièce pour la remplacer
lundi.
Après cela, nous faisons un tour en ville, fermé, puis un tour des
pontons pour voir si nous ne connaissons pas un autre bateau, et
là sur le ponton d’en face, un bateau bleu avec une échelle en
guise de support de panneau solaire-radar, Zen et Yves son arrivé
la veille au soir. Nous discutons autour d’un verre des
différentes étapes et mouillages, puis décidons de faire le tour
de l’île ensemble le lendemain.
Lundi matin, réunion du groupe à 9h, recherche d’un ‘Rent Car’ et
visite de l’île par le Nord. Petite, la Gomera est une île sauvage
par endroit ou très travaillée avec des milliers d’espaliers de
pierre taillés, un travail de cinq cents ans, pour domestiquer le
peu de terre que possède l’île volcanique.
L'autre vue de la même baie.
Petit village coincé entre mer et montagne.
La vue du port avec au fond l'île de Tenerife et le mont Teide.
Préparation du site et mise en ligne, le premier Cyber a bien une
connexion USB, mais elle ne fonctionne pas, changement de Cyber et
hop en ligne. Lecture des éMails, des nouvelles, Mike est entre
Graciosa et Tenerife, Patriac-h est coincé à La Rochelle par le
mauvais temps, les Picrates sont bloquées à La Corogne, toujours
par le mauvais temps, et moi j'attends que le vent tourne pour
aller à La Palma. Donc à chacun sa météo ! Par contre, pas de
nouvelle de Claire et son Créach, elle devait revenir à La
Rochelle après son périple en Irlande !
Actuellement, je suis au Sud de La Gomera au mouillage à l'abri de
la cote avec un vent d'Ouest de 20 à 28 nœuds, il doit tourner
Nord-Est ce week-end. Le temps est chaud 25°C et humide 73%, avec
trois pauvres gouttes d'eau de temps à autre et un soleil qui
recharge les batteries sans aucun problème.
Maintenant, nous sommes cinq au mouillages, nous avons été rejoint
par un bateau Anglais et un Canadien, Ptit Bout II et Zen sont
aussi restés en attendant des conditions de navigations plus
confortables.
En attendant, nous visitons le coin et faisons des plongées dans
l'eau encore chaude 25°C avec des murènes, des barracudas, des
petits poissons bleus, d'autres tout en longueur et des tonnes
d'oursins à longues épines. La flore est quasi inexistante dans
cette univers volcanique.
Un autre mouillage plus loin près du port de Vallée Grand Rey en
cours de modification profonde, les travaux financés par l'Europe
sont très importants aux Canaries et les anciens ports de pêches
se transforment en marinas plus ou moins bien intégrées dans le
paysage.
Selon la météo, cela sera sûrement bénéfique au futur prétendant
au départ pour l'archipel, mais pour le moment, en fonction des
vents, seul le port de San Sebastian est apte à accueillir dans de
très bonne condition les bateaux de passage à un tarif
raisonnable.
R.F.I. annonce un vent de Nord-Est de 2-4 Beaufort avec une mer
agitée, donc nous partons pour les 42 milles qui nous sépare de
l’île de La Palma et son port Santa Cruz. Le vent est absent au
début, puis monte à 4 Beaufort mais plus Nord donc un petit largue
moyennement agréable, 9h30 plus tard, j’arrive au port et constate
que le seul ponton disponible dans le port n’est plus utilisable !
Il faut se mettre à quai ou mouiller l’ancre ! Je tente de
mouiller l’ancre, mais elle dérape, donc retour sur le ponton pour
refaire la manip. Heureusement, ‘P'tit Bout II’ arrive et prend
place sur le quai sans problème, je me mets à couple et nous
préparons les bateaux pour passer 3-4 jours, nous déployons les
rallonges électriques (75 m) et passons la nuit sans
problème.
Le lendemain matin, le gardien du port a changé et le nouveau ne
veut pas que nous utilisions le courant du ponton ! On discute,
essaie de négocier, rien à faire avec ce ‘crétin’ en bon français,
nous rebranchons le courant, les autres gardiens nous laissent
tranquilles pour le reste du temps. En fait, c’est le club
nautique qui a installé le ponton sans autorisation du port
(plutôt bizarre) et le port refuse de laisser les bateaux accostés
sur ce ponton tout neuf et bien moins cher que le prix du port,
c’est sûrement là que réside le problème. Nous négocions avec la
préposée du port pour alléger la dépense et gagnons deux jours
gratis dans l’affaire, dire que ‘TaoEMoa’ qui sont passé juste
avant n’ont rien payé !
Bon, cela ne fait rien, je passe le lundi à changer les plexis
bâbord, avec pose d’un hublot ouvrant juste au-dessus de la
cuisine, très bien.
Puis petite balade en montagne pour changer d’air. Belle montée
dans la pierre volcanique et les forêts qui apparaissent vers 500
m.
On continue de gravir le volcan éteint, le premier télescope
apparaît, suivi par d’autres, et chose rare, nous pouvons utiliser
la route de l’observatoire pour gravir la montagne jusqu’en haut à
2430 m !
Les P'tit Bout II au frais !
Après encore une petite marche dans la roche déchiqueté, la plus
grande caldeira du monde se présente devant nous. Elle fait 27 km
de circonférence, je fais un panorama à 360 degrés.
Ce n'est pas facile à faire quand un groupe d'Allemand débarque au
moment de faire les photos !
Merci à Pascal qui a recombiner les photos pour obtenir cela :
Pour finir, le port de Tazacote sur la cote Sud-Ouest de l'île,
totalement refait par des aides Européennes avec un quai gratuit
pour les visiteurs !
C'est par une belle journée de pluie que nous partons du port de Santa Cruz de La Palma pour la dernière île d'El Hierro, à 54 milles plein Sud au portant, ah enfin.
La pluie s’arrête assez vite et laisse la place au soleil, le
bateau est ainsi bien dessalé. Le voyage se fait à 5,4 nœuds de
moyenne avec une pointe à 9,4 nœuds au surf sur une belle houle
atlantique.
Le premier port de l’île qui n’en compte que deux, est en pleine
réfection, nous y passons la nuit au mouillage sur ancre
tranquille. Puis le lendemain, départ vers le deuxième port à 9,5
milles de distance où l’accueil est chaleureux, mais sans ponton,
nous nous mettons au quai plus ou moins agressif.
En fait dans la nuit, une amarre est presque découpé. Donc au
lever du jour, je place de la chaîne de 8 sur les bites du quai et
l’ancre plate de 16 Kg avec 10 mètres de chaîne de 10 mm et un
bout de 30 mètres au milieu du bateau pour l’écarter du quai.
La nuit suivante est plus agréable, et puis c'est dimanche, alors
on a décidé d'aller faire une plonger sous marine avec Françoise
et Jean-Charles (photo de gauche) et moi et Françoise sur celle de
droite !
A gauche : Françoise et Jean-Charles
Moi et Françoise
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Après ce divertissement bien sympathique, nous irons visiter l'île
dès que le temps s'améliorera un peu, car aujourd'hui il pleut
encore et j'en profite pour mettre le site à jour.
C'est un fait rare ici de voir 3 jours de pluie presque continue,
les routes supportent moyennement le fait, roche et boue occupent
maintenant les routes.
Michel, un Français qui répare son bateau avec un gouvernail
totalement bloqué, vient faire un brin de causette et un charmant
couple de Canarien vient chercher des idées, car ils veulent
acheter ou construire un bateau pour se balader au loin, échange
d’infos entre les différentes solutions, et il nous propose
d’aller en ville le lendemain pour louer une voiture.
Entre temps, deux voiliers sont arrivés, Betsy et Saltimbanque,
premier contact chaleureux et discussions, autour d'un pot. Ils
feront aussi parti du voyage le lendemain vers la capitale de
l’île seul lieu où l’on peut louer des voitures. Et le problème
n’est pas simple, quatre agences, deux closes et les deux autres
non pas de voiture disponible ! Après plusieurs aller retour
entres les agences, l’une des agences fermées ouvre et nous
trouvons notre bonheur en négociant un peu les prix pour deux
voitures, ouf !
L’équipe de sauvage : avec de gauche à droite, Lucas, Valérie,
Emmanuel (Betsy), Jérôme, Céline (Saltimbanque), Jean-Charles et
Françoise (P’tit bout II).
Le lendemain, nous visitons l’île avec les coulées de lave juste
au-dessus du port, puis une belle montée dans la forêt nous fait
déboucher sur une petite place où un chemin nous conduit sur le
versant Nord de l’île avec une vue imprenable. Nous descendons le
long de la mer pour pic niquer près d’une grotte où la houle
continue de faire des décorations.
Nous partons vers l’Ouest et la partie déserte de l’île sur des
routes recouvertes de coulée de pierres descendues par la pluie
importante qui est tombée ces deux derniers jours.
La vue du haut du promontoire vers le Nord...
En route nous rencontrons un berger et ses moutons puis nous
revenons au port de nuit, dans la brume et les nuages, pour finir
cette belle journée.
Dans la nuit, le vent a forci et je sors juste au moment où
l’amarre arrière casse nette ! Le bout de 18 mm n’a pas résisté
aux assauts répétés de la houle et du vent, le bateau qui
présentait son cul au vent se retrouve en travers du port,
accroché par l’avant au quai et l’arrière à l’ancre de
débordement, heureusement qu'elle était là, sinon, le voilier
s'écrasait sur le bateau en acier juste derrière...
Changement rapide des par battes de l'autre coté du bateau,
traction sur le bout avant pour ramener un peu le voilier près du
quai, avec l’aide de personnes venues donner un coup de main,
pendant la manœuvre l’annexe de P’tit bout II est venue se poser
sur Balade ! Jean-Charles était en train de remonter le
moteur de l’annexe quand celle-ci est partie se promener.
Je réussi à mettre le bateau le long du quai face au vent violent
qui crée plus d'un mettre de creux dans le port, c'est un vent de
sud qui entre en plein, la digue en construction permettra de
palier le gros problème.
Je déborde l'axe du voiler avec l’ancre fixée au milieu pour
éviter de toucher le quai qui n’est pas tendre, c'est construit
avec la roche volcanique très abrasif. Pas de bobos sur le bateau
à part un petit touché sur l’avant, j’ai un peu d’époxy à refaire
sur 10 cm.
A gauche P'tit Bout II le long du quai, au centre Saltimbanque, et
à droite Betsy.
Le lendemain, on avait prévu de faire une plongée, mais le vent
ayant bien forci, je change de place pour me mettre sur un corps
mort libre avec l’accord du propriétaire, sinon il coupe les
amarres !
Je passe une nuit bien plus calme.
Les conditions météo s’améliorent tout le monde se prépare à
partir en direction de l’île de Sal au Cap Vert.
Au revoir les Canaries et bientôt le Cap Vert ...
La suite ... sur le Chapitre 8.
Avez-vous des commentaires à faire ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'envoyer un éMail, merci.