L'Archipel de Madère

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17 août 2004 - Le départ de Cascais pour Madère

La route suivie

Mardi 17, la météo est moyenne, du sud-ouest 3 à 4 Beaufort sur 24 à 48 heures, donc du près (beurk), puis du nord et du nord-est pour finir. Les prévisions à long terme indique une dégradation, alors je pars...
En effet, le près n'est toujours pas terrible et je donne à manger aux poissons pendant deux jours et demi, puis le vent tourne et je peux enfin manger correctement rien que pour moi ! Je termine le livre 'Mars la rouge' et commence 'Mars la verte', car quand les conditions sont au soleil, je m'installe confortablement sur la mousse du cockpit et je lis, dérangé de temps à autre par les dauphins qui sautent juste à côté ! C'est très dur de naviguer dans ces conditions, vous comprenez !


Ah, il y a aussi les cargos qui passent au loin, un de temps en temps, la nuit c'est le radar qui les signale par son alarme, et je saute dans le cockpit pour les voir passer et profite du ciel étoilé pour observer la voie Lactée, la lune et les planètes. La constellation d'Orion se lève au matin complètement inclinée sur l'horizon car je m'approche de l'équateur.
Terre ! Terre !
        droit devant !
Donc, un peu dur au début et une fin agréable, avec l’île de Porto Santo qui apparaît à 35 milles de distance pour une journée avec soleil et nuages qui jouent à cache-cache.



Cinq heures plus tard, je passe entre la grande île et la petite sur la gauche de la photo, et j’arrive sur le mouillage près du port. Oh surprise, Gibsy III est déjà mouillé, ils sont arrivés à 11h30 alors que je pose l’ancre à 17h50. En fait, ils ont fait une route plus sud avec des conditions un peu meilleures.


Pour Pierre (le grand spécialiste de la préparation), tu avais raison, les vis (4 mm) de fixation du support du pilote sur la barre était un peu faible, elles ont cassés lors de la traversée ! Je vais les remplacer par du 5 mm.

Une chose remarquable, en plein milieu de nul part, hors des routes des cargos, un pétrolier vide était en panne de moteur, je suis passé à 10m de son arrière, une vue impressionnante, un marin avait lancé un fil de pêche en attendant que le bateau reparte, une demie heure plus tard.

22 août 2004 – Porto Santo, archipel de Madère

Des chèvres !

L’île est d’origine volcanique, il n’y a pas de doute, quelques chèvres broutent une herbe bien pauvre, cela monte dur, mais le paysage est fantastique, des couleurs changeantes, des cactus, et une reconstitution d’éolienne de l’époque pour les cannes à sucre qui poussent sur l’île.


Les cactus sur une
        roche volcanique








Entre le bleu de l'océan, le rouge de la terre et le vert des cactus, le jaune de certaines fleurs égaille ce panorama. Une des éoliennes sur
        la baie






Les éoliennes posées à 261m de hauteur juste au dessus de la baie où la plage de sable s'étend sur toute la surface.





La baie avec la
        plage








La plage avec l'ancien débarcadère qui situe le centre ville de l'île, le port a remplacé l'usage du débarcadère qui est maintenant utilisé par les baigneurs comme plongeoir.





Le mouillage forain
        près du port






Le mouillage est tout proche du port avec une profondeur de 4 à 6 mètres, l'eau est très claire et l'on voit l'ombre du bateau sur le fond !












24 août 2004 - Porto Santo - Madère (l'île)

La météo doit se dégrader demain, alors départ vers l'île de Madère à 30 milles, avec du vent de nord-est 4 à 6 Beaufort et mer de 2 à 4 mètres ! Ça va être chaud, mais c'est du vent arrière, cap 220°, donc assez tranquille au début, puis un peu perturbé en arrivant sur l'île, mais passé la pointe Balvavento, qui porte bien son nom, la mer se calme d'un coup, reste le vent.
La carte de Madère























La pointe sud-est de
        Madère Une mer croisée donne quelques belles vagues pyramidales où le bateau hésite et quelquefois dérape dans une grande gerbe d'eau écumeuse, ou bien il surfe comme un fou avec des petites pointes à 8,5 nœuds.



Gibsy III qui est devant, ils partiront directement sur Funchal, le port principal de l'île.




L'iléhu de Fora





La pointe Balvavento avec son phare, son vent et ses vagues !


La nouvelle marina









Un super mouillage est présent juste après avoir contourné la pointe, et une nouvelle marina ouverte en novembre 2002, pas encore terminée, est placée juste à coté, et vue les conditions météo annoncées, je vais utiliser la marina où un bateau surpuissant vient à ma rencontre pour me diriger, le service est top, mais le reste est à faire, la marina est loin de la ville, coincée entre la mer et la falaise volcanique d'un marron-rouge martien ! Ils n'ont pas encore prévu de bus pour aller à la capitale Funchal, l'eau et l'électricité sont en plus (2€ chaque par jour) et les prix sont un peu chers par rapport au service (avis pour les autres navigateurs).
En discutant avec les voisins (ne pas oublier le coté relationnel du voyage), je parle avec mon voisin immédiat, un Canarien, m'informe que le port de Funchal n'est pas terrible, beaucoup de houle entre et les bateaux roulent pas mal. Après discussion avec des Français, il semble que cela dépende de la météo, donc j'attends demain 11h40 TU pour écouter la météo de RFI en BLU sur mon petit poste à fréquence numérique, le gros poste analogique ne donnant pas une qualité d'écoute satisfaisante.
On verra ça demain, puisque c'est ma prochaine étape, la marina n'étant pas pratique pour visiter l'île.

25 Août 2004 - Quinta do Lorde - Funchal

La capitale de l'île,
      Funchal

Après avoir pris la météo qui reste clémente, je pars après le déjeuner et un petit café pris à la cabane de la plage (de galet) en direction de Funchal en longeant la côte à moins d’un mille. J’ai donc vu les différents abris signalés dans le guide ‘Les îles de l’atlantique’, qui date un peu (1999) dernière édition. Les abris ne sont pas très populaires pour les plaisanciers, aucuns voiliers à l’horizon.
Par contre, la piste de l'aéroport, ou plutôt le porte avion est visible de loin avec ses multiples piles de béton de 50 mètres de haut ! Une belle approche acrobatique, il est assez rare de voir un Airbus prendre une belle courbe serrée à droite entre la montagne et le porte avion, je m’imagine bien à bord de l’ex Pottier (mon petit avion) atterrir sur ce terrain pour le moins commode.
Après quatre heures de balade à 4 nœuds de moyenne, j’arrive sur la baie de Funchal, où je retrouve Gibsy III au mouillage, et je me prépare à jeter l’ancre quand un skipper d’un bateau local me propose de prendre la bouée juste derrière moi, elle est libre pour quelques jours, me dit-il en anglais. Donc, j’attrape les deux bouts de la bouée et le tour est joué.
Rangement du bateau, amarres, par battes, pilote, coussins, livres…
La côte nord de Madère Quelque temps plus tard, André et Chantal reviennent de leur promenade en ville et me proposent de sortir ce soir après dîner avec leur annexe. Donc, petite promenade nocturne pour flâner et localiser le super marché afin de faire l’avitaillement avant le départ vers les Canaries.
En fait, le super marché est juste derrière le marché couvert à cinq minutes du port vers l’est. Je ferais les pleins vendredi, car demain, nous allons faire un tour en bus (ligne 139, coût 10€ aller-retour, arrêt devant le port) vers l’extrémité nord de l’île en passant par le centre. Très belle vision avec les différentes végétations qui recouvrent l’île, le climat est aussi changeant en fonction de l’altitude, le plus haut col que nous ayons passé était à 1006 mètres.
L'arrivée sur la côte nord est distrayante, de gros travaux sont en cours pour faire passer la route de la côte dans des tunnels plus sécuritaires, le bus slalom entre les camions et les équipements de chantier sans plus d'attention que cela ! La côte nord, qui reçoit les tempêtes, est beaucoup plus déchiquetée que la côte sud, donc moins habitée et  plus sauvage.
La journée se passe avec un arrêt de quatre heures à la pointe de Monix où une piscine d’eau de mer est l’attraction principale.
Le mouillage de Funchal est assez rouleur, mais permet un sommeil calme, bercé par la petite houle qui entre tout le temps. Aujourd'hui vendredi, c'est l'avitaillement le matin (internet aussi), et visite de la ville et des jardins supers.
Météo locale : 1016 hpa stable, 82%H, 26,5°C, soleil, pas de vent, mer calme, eau à 27°C.

28 août 2004 - Madère - Les Canaries

Funchal la ville sur la
      montagne

Le samedi matin, je prépare le départ de Madère pour les Canaries, 250 milles à parcourir avec un vent de travers au NE 2 à 4 Beaufort selon la météo. Un dernier regard sur cette île trop urbanisée où les gens sont très accueillants.







La suite ... dans le Chapitre 7.

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