Le 25, préparatif du départ, Vincent arrive avec un petit bateau
à moteur pour faire quelques photos du départ sur l'eau, qu'il
s'est promis d'envoyer à mes parents, merci d'avance.
Je démarre le moteur, qui tourne comme une horloge, libère les
amarres et me voila une nouvelle fois parti de La Rochelle pour
l'Ouest de l'Espagne.
je me prépare à prendre le virage de la sortie des Minimes quant
je vois passer devant moi la goélette Patriac'h, qu'elle ne fut
pas ma surprise !
Aussitôt, je met un peu plus de gaz pour me mettre en parallèle,
car Emmanuel, son skipper depuis maintenant onze ans, est un bon
ami, j'arrive à sa hauteur, nous échangeons rapidement quelques
informations: je l'informe de mon départ et lui me dit que la
météo est impeccable pour partir. On se reverra en Casamance en
novembre prochain.
Et en effet, la météo a été clémente avec un peu de près au départ
qui s'est vite transformé en vent de travers, l'allure la plus
rapide du bateau, puis grand largue, avec une moyenne de 4,77
nœuds sur 3 jours 6 heures de mer.
Je voulais aller au port suivant sur ma route d'origine, mais j'ai
rejoint la Corogne faute de vent pour aller plus loin ce jour là.
Donc, deuxième arrêt à la Corogne, cette fois sans problème, prise de bouée du premier coup, gonflage de l'annexe et petite balade à terre, envoie d'un éMail général pour informer tout le monde que le passage du golf de Gascogne s'est très bien passé, pour ce troisième passage, rencontre de dauphins, moins que la première fois, rencontre avec deux baleines, puis plusieurs flottilles de pêches de 8 à 12 bateaux, qui coupent systématiquement ma trajectoire derrière le bateau !
La suite du voyage, je longe la cote en direction d'un passage
entre un ensemble de 3 îles de Sisarga et le continent, où l'on se
croise à 4 bateaux !
Le vent absent au début, c'est la risée diesel qui à pris le
relais, puis le vent s'est levé d'un coup à 20 nœuds et devinez
d'où ? Dans le pif, tentative de faire du près, mais le goulet des
îles approche, alors, merci Monsieur Nanni, et je passe le goulet
tranquillement, puis le vent tourne un peu et je remet les voiles
pour finir tranquillement au port de Punta de Lage, 37 milles
après la Corogne (68 km). Un petit dîner et hop au lit, c'est
fatiguant la mer, surtout au près.
Le départ le lendemain se fait sous la brume, avec le radar, pas
de problèmes, je m'éloigne de la cote et la brume disparaît pour
laisser un paysage surprenant, la brume est accrochée à la cote,
on ne voit que le haut des montagnes, où les centaines d'éoliennes
tournent sans bruit, le soleil éclaire la brume de couleur
changeante et chatoyante au fur et à mesure que le temps passe. Le
vent est régulier et de l'arrière, je mets les voiles en ciseaux
avec le tangon et surf sur les vagues avec des pointes à 7 nœuds,
un vrai régal.
Voila, le fameux cap Finisterre que je double, ce n'est pas la
région de Bretagne, c'est le Cap le plus à l'ouest de l'Espagne
continentale 42°54N, 9°15W. Une belle colline de 141 mètres où
domine le phare de Cabo Finisterre.
Derrière se trouve le port du cap Finisterre, très tranquille ou
j'attends que le vent revienne pour continuer le chemin, sinon
c'est encore le moteur qui va être sollicité, et je préfère
avancer à la voile, c'est plus sympathique et moins bruyant.
Pour résumer, voici une petite carte de la région, avec les
principaux ports. Je me suis donc arrêté à La Corogne, Page en
dessous de Corme et le Cabo Finisterre.
Après le cap Finisterre où le temps était correct, c'est le petit
port de Corrubedo avec une digne en béton et une digne naturelle
en pierre plus ou moins immergée. mais de bonne tenue, où j'ai
mouillé l'ancre à moins de 15m des rochers.
Un départ dans la brume, moins de 20m de visibilité, merci le Radar et le GPS, je suis reparti vers Bayona en m'arrêtant le midi pour manger près d'une petit île tranquille, Selvora à côté d'un fort (en photo) ou miracle la brume se lève en quelques minutes et découvre un superbe paysage.
La pêche près des îles est permanente avec différentes techniques,
ici un bateau plante une ancre au bout d'un long filet, lâche le
filet avec ses flotteurs blancs en faisant une boucle puis revient
sur l'ancre pour remonter le tout avec une grande perche et un
gros treuil !
Après une petite sieste, je repars vers le port de Bayona, à 6 heures de route, mais m'arrête au mouillage d'une petite île du nom de Cies, où la vue sur la baie de Vigo est superbe, sans en avoir l'inconvénient du bruit !
Le lendemain, par une belle journée sans vent, je pars vers Bayona que j'atteins au bout d'une heure et demie de moteur, je mouille encore l'ancre et en revenant dans le cockpit, je vois passer tout près un bateau que je connais, Josée, un petit appel discret, et hop, les voila qui change de cap pour venir me dire bonjour. En fait, nous allons passer les trois jours qui suivent ensemble, entre Bayona et Porto. Puis ils continueront leur tour du Portugal et de l'Espagne.
Un peu d'avitaillement à Bayona, puis départ pour Povoa de
Varzim, au Portugal, car nous changeons de pays lors de cette
navigation.
Nous passerons deux jours à Povoa, dont l'un pour visiter Porto,
le port étant fermé pour cause de grosse pollution au pétrole !
Pour Pierre et Sylvie, j'ai réussi à pêcher avec ma ligne de
traîne des maquereaux, préparation et dégustation des premiers
poissons que je pêche, succulent, merci Olivier pour la photo, car
je n’ai même pas eu l’idée de faire des photos de cette première.
Pour ma part j’en ai pêché 3, car le quatrième est retombé à l’eau
quand je l’ai décroché de l’hameçon, erreur de débutant !
Nous prenons le bus à Povoa de Varzim pour un parcourt d'une heure
qui nous amène au centre de Porto, où nous passons l'après-midi à
flâner dans le centre ville et sur le quai nord, où l'on voit le
pont Dom Luis en plein travaux, une architecture Eiffel, mais
totalement recouverte d'un habillage de tube pour un grand
entretient et la remise en peinture.
Une ville très escarpée et montagneuse, nous avons gravi plus de
deux cents marches pour arriver au niveau du tablier du pont. Les
bâtiments sont très richement garnis de mille et une décorations,
et très proches les uns des autres, ce qui donne une impression de
saturation.
Sur le plan, Bayona est situé juste dans l'embouchure de la baie
de Vigo en bas, puis Povoa de Varzim est visible sur la carte. Le
port de Leixoers est très industriel et ne présente pas d'intérêt,
c'est de la qu'est parti la fuite de pétrole qui a pollué l'entrée
du port de Porto, vraiment dommage, car c'est une belle promenade.
Ensuite départ vers Averio, pour un mouillage tranquille, alors que Josée et son équipage continue sur Cascais, bonne route à eux. Aveiro ne présente pas beaucoup d'intérêt avec un village moderne près d'une base aérienne.
Le lendemain je continue vers Figueira da Foz où je suis actuellement pour écrire ses lignes. Ville plus grande avec un marché animé, beaucoup de légumes vendus directement par les producteurs, très sympathiques et local.
Le temps ne permet pas de partir le lendemain matin, pluie et
vent fort contraire me calent au ponton, mais à 18h, le soleil
fait son apparition et le vent s'arrête, il devrait changer de
sens et revenir dans le sens nord-sud, les alizés Portugais ! J'en
profite pour faire un tour en ville et passe trente minutes dans
un Cyber pour mettre à jour le site et répondre aux éMail.
Ensuite, c'est la fête de la ville, et la musique Brésilienne sur
de grands camions qui se promènent dans le ville, entraînant !
Deuxième tentative de départ de la marina, le vent est d'Est,
donc pas mal pour le cap d'origine de 191°, en fait il passera
immédiatement Sud-Est, donc du près (bof), puis Sud, et enfin
Sud-Ouest, la vitesse est correcte entre 5 et 6,5 nœuds,mais la
route s'allonge, cap 210° puis 240° et enfin 270°, 36 milles sur
la carte, 58 en réalité, et 12 heures de navigation, car la dérive
au près est plus importante et le bateau s'éloigne toujours du
point que l'on souhaite atteindre, la ville de Péniche à
l'origine, mais vu le vent et l'heure qui passe, je préfère
changer l'arrivée et me poser à Nazaré qui est sur la route.
En arrivant à Nazaré, je remplie les formalités administratives,
car au Portugal, dés que vous arrivez, il faut impérativement
remplir la fiche d'immigration, même si vous venez d'un port
portugais !
Je m'installe tranquillement à la table du petit restaurant, où le
patron parle Français et je commande un bon dîner, cela me fera
oublier le petit déjeuner que les poissons ont récupérés. Il est
clair que je n'aime pas le près, Balade non plus !
Pour le moment, je vais attendre que le vent change pour repartir,
les alizés portugais qu'ils disaient (vent de nord au sud), je les
attends avec impatience car pour le moment c'est l'opposé.
Après une bonne nuit de sommeil au ponton, je suis réveillé par la
pluie, une grosse averse qui ne m'encourage pas à me lever. A 9h30
j'émerge avec un beau soleil et une température qui monte enfin
au-dessus de 20°C, une petite douche, une promenade le long d’un
mur où sont représenté les dessins des bateaux de passages, un peu
d’informatique pour vous, une bonne omelette à l’oignon et aux
champignons, puis je pars visiter la ville et mettre à jour le
site dans un cyber. Quelle charge de travail pour cette journée,
j’ai une pensée pour François dans sa librairie nautique à La
Rochelle qui doit faire la sieste à cette heure (13h39 local,
14h39 en France), quoi … fallait pas le dire !
Nous sommes six
bateaux à attendre que le vent devienne favorable, avec la
diminution des vagues, de 4 à 5 mètres actuellement, levées par un
vent fort au large. Une majorité part vers les Canaries et nous
allons nous retrouver sur le parcourt. Cela fait trois fois que je
croise Globule, un plan Carrof, comme Navis (voir page Rencontre), en acier avec un
couple et deux petites filles. Nous avons pris contact hier soir
au dîner.
La ville de Nazaré est découpée en deux, la partie basse, près du
port et la grande plage, et la partie haute, accessible par un
petit funiculaire mis en service en 1898, sur la droite de la
photo.
Je suis monté pour avoir un point de vue imprenable sur la cote et
la ville. Et sur le zoom, on peut distinguer Balade dans
le port ! Beaucoup de français dans le coin, le Portugal semble
être une destination à la mode.
Coté météo, les alizés devraient arriver jeudi, faiblement, puis
vendredi de manière plus soutenue.
Demain, je me déplace pour un simple changement de lieu, en allant
vers le sud à 6 milles, dans la baie de Sao Martinho, un grand fer
à cheval.
Enfin le vent a tourné et il est maintenant plus favorable pour
aller vers Péniche selon la météo locale. En fait, le moteur a
tourné tout le temps sans vent !
L'arrivée au port de Péniche, où le mouillage est maintenant
interdit, c'est fait sans problème, avec l'aide d'un équipage
français qui était arrivé un peu avant. En fait, il s'agit d'un
bateau que j'avais déjà vu à Povoa de Varzim et qui va aussi vers
les Canaries.
A Péniche, grand port de pêche, le ponton est régulièrement
bousculé par les vagues des bateaux de pêcheur et de promeneurs !
Les pêcheurs reprennent le grand filet à sardine, qui possède de
toute petite maille, pour le remettre en place sur le bateau qui
est totalement rempli par ce filet.
Après une bonne nuit de sommeil et un réveil de bonne heure, je
continue le voyage vers Cascais. Au début le vent est faible et le
moteur fonctionne tranquillement à 2000 tr/mn pour 5,1 nœuds, sur
une mer calme avec la grande houle du large venant d'ouest.
Les alizés Portugais arrive enfin directement du Nord, voile en
ciseaux, cap 190°, avec une belle vitesse de 5,6 à 6,8 nœuds.
Avant d'arriver à Cascais, je passe le Cap 'da Roca' la pointe
extrême Ouest de l'Espagne continentale avec un vent plus fort et
une pointe à 8,3 nœuds en vent arrière !
Je retrouve le bateau Gipsy III qui arrive vingt minutes plus
tard, il était parti un quart d'heure avant moi, mais pour un
9,30m, c'est déjà une belle réussite. Je gonfle l'annexe et avec
Chantal et André du Gispy III, nous visitons la ville, puis dînons
ensemble.
Nous passons la nuit au mouillage avec une belle vue sur la baie
et une petite sono qui ne me gênera pas pour dormir.
Voila l'une des dernières étapes continentales avant la traversé
pour Madère, la visite de la capitale du Portugal, Lisbonne
distante de 10 milles de Cascais, une promenade de santé pour Balade
et moi, on longe la côte par un vent de 2 à 5 Beaufort, avec une
vue imprenable sur Lisbonne.
Ici, le fort de Bélème à l'entrée de la ville, suivie par le
monument à la gloire des marins portugais qui ont sillonné le
monde.
Juste derrière se trouve le musée de la Marine, mais le 15 août il
est fermé et le lundi aussi, donc, je ne le verrais pas, dommage.
Par contre il y a un grand bâtiment, l'ancien monastère de
Jéronimos, avec une architecture surprenante.
Bon anniversaire Laurent (c'est mon frère) ! Et puis nous partons
en tram visiter Lisbonne, ces églises, une dans chaque pâté de
maison, le château fort après une belle montée dans la vieille
ville, une petite tour en fer au centre ville, l'exposition
d'Artus Bertrant du livre 'la terre vue du ciel' sur le front de
mer, super, et plein d'autres choses...
Vue du fort, le pont du 25 avril en fer, le tablier est en plaque
de fer ajouré très brillant.
Classique, les petits trams qui sillonnent toute la ville, ici le
28 qui monte au château fort (photo du dessus). Pour être
tranquille avec l'achat des tickets de bus, tram, ..., le mieux
est de prendre une carte pour 1 à 7 jours (2,85€/jour + 0,50€ la
carte). Plus de problème pour s'arrêter n'importe où.
Voila pour la belle ville de Lisbonne, un peu de lessive,
l'avitaillement et retour sur Cascais pour partir vers Madère,
demain ...
Ceci clos ce chapitre, la suite sur le Chapitre
6.
Avez-vous des commentaires à faire ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'envoyer un éMail, merci.