Je me prépare à partir vers le Guatemala pour voir mon bateau Balade
et peut être le vendre. Cela fait un an et demi que je n'y suis
pas retourné et les photos que m'a envoyées Gilbert me laisse
prévoir du travail de nettoyage, de peinture et peut-être plus. Je
verrais bien sur place…
Balade en attente de ma visite sur le ponton de la Marina
Gysa.
En attendant, je fais ma valise, en fait celle de Christine et
Denis me prête, bien plus grande pour le retour. Mon sac à dos
plein, la valise quasiment vide avec juste quelques habits. J'ai
mon petit ordinateur dans sa propre sacoche avec l'appareil photo
rapidement disponible, au cas où.
Je suis prêt à partir, le RV est fermé. Christine et Denis
m'emmène vers la station de train la plus proche à Riverside,
quarante-huit kilomètres de distance avec quatre trains par jour,
le luxe ! Le dernier est à 17h58 pour Los Angeles Central
Station, 1h30 de transport tout de même. La route est
directe depuis San Jacinto et le site de Soboba
Soaring. On longe la montagne, puis la Freeway soixante …
pendant une trentaine de minute, changement de direction pour la
gare avec un immense parking gratuit, comme dans toutes les gares
ici. Par contre aucun service à proximité, par de bar pour boire
une bière fraîche dans la chaleur ambiante, dommage ! Je
prends un billet sur le distributeur automatique avec l'option bus
pour l'aéroport de LA. Puis, nous attendons le train qui arrivera
avec de l'avance. C'est le terminus, tout le monde descend et je
m'installe avec la grosse valise légère dans la rame en attendant
l'heure du départ.
Je suis prêt à prendre la route du Guatemala.
C'est le moment de dire au revoir à Christine et Denis, le train
ferme les portes et démarre, c'est le début de l'aventure…
Les amoureux !
1h30 après, j'arrive à Central Station de LA,
direction le bus qui part à 20h. Il faut attendre une demi-heure.
LA dans la pollution du soir.
Le bus arrive et j'embarque avec une dizaine de personnes vers LAX,
l'aéroport à vingt-cinq minutes du centre-ville. Il utilise la
voie express réservé au véhicule avec au moins deux personnes à
bord, un bon système pour avancer dans la circulation encore
chargée du soir.
Dépôt devant le terminal six ou se trouve Delta Airline.
J'essaie de m'enregistrer sur leur terminal automatique, mais le
Passeport n'est pas prit en compte ! Passage par le guichet
qui n'a que peu d'attente, c'est tout bénef. Enregistrement de la
valise (cinq kilogrammes) et je suis libre de passer la douane et
l'immigration, c'est rapide pour sortir. Il me reste à patienter
jusqu'à l'heure du départ soir demain à 0h01 très précise. Il est
20h31.
Après 3h d'attente, nous commençons enfin l'embarquement dans le
767 qui est presque plein.
J'ai deux voisines qui disparaissent juste après le décollage,
j'aurai de la place pour dormir, mes charmantes voisines sont sur
les sièges libres derrière moi.
Après 5h de vol de nuit, nous survolons enfin la capitale Guatemala
City au petit matin, c'est immense et coincé dans les
vallées que l'avion empreinte avant d'atterrir dans la ville avec
des bâtiments des deux côtés de la piste, pas de place perdue.
Je sors assez vite malgré ma position au fond de l'avion et passe
la douane aussi vite, direction le bus Litegua pour le Rio
Dulcé. La ville est quasi déserte en ce 1er mai, jour férié
comme en France. J'arrive vite au terminal du bus, il faut encore
attendre 3h avant de partir vers 9h.
6 h plus tard, j'arrive enfin au terminal du Rio Dulcé ou
m'attend Arnaud. Accueil chaleureux et une petite bière fraîche
pour arroser mon arrivée.
Petit tour d'annexe, je vois enfin mon bateau amarrer au ponton de
Yéyé et Gilbert. Il est assez propre de l'extérieur, nettoyé par
le nouveau gardien Tony. Je dépose mes affaires et embrasse Yéyé
et Gilbert, cela fait un an et demi, déjà, que je ne les ai pas
vue, très bonne retrouvaille. Petite remise de cadeau venus tout
droit des États-Unis...
Je visite mon bateau, il est salle au plafond mais assez propre
dans l'ensemble. Pas d'eau dans les fonds, je suis content de le
revoir mais j'ai pas mal de boulot pour le nettoyer.
Arnaud s'en va demain, je l'accompagnerai avec son annexe qu'il me
prête le temps de ma présence ici, sympa. Je récupère aussi l'une
de ces batteries pour avoir lumière et frigo qui redémarre sans
problème, il est vieux mais très solide, super !
Je range mon linge et fait un premier tour, un chandelier a été
plié en mon absence avec une entrée d'eau dans le placard à linge.
Certains tee-shirts sont morts, dommage ! Je reboucherais le
trou à l'époxy le lendemain. Le reste est bien à part une petite
fuite d'eau au fond de la cabine arrière, je ne sais pas d'où cela
vient. Il faut nettoyer tous les plafonds recouverts d'une bonne
couche de moisissure gris sale. Le bois vernis n'a pas bougé,
juste un coup d'éponge et c'est propre.
C'est l'heure de manger, Yéyé et Gilbert m'invite à leur table,
très sympa. Je raconte mes histoires de vol en parapente, ils me
racontent les histoires de la marina… Une très bonne soirée,
merci.
Je commence le nettoyage par la cabine arrière où je dors et le carré. Puis rangement, trie, en commençant par l'arrière du bateau. On n'imagine pas le nombre d'objets inutiles que l'on peut amasser en dix ans. Des choses récupérer, ici et là, des vieilleries qui ne fonctionnent plus, des pièces qui pourraient servir un jour ... qui n'arrive jamais… Je soulage le bateau de jour en jour, la ligne d'eau remonte régulièrement.
L'arrière du bateau avec la descente, 'ma' cabine et la cuisine...
Je passerai les dix premiers jours à nettoyer les plafonds, vider
le bateau, réparer quelques bricoles, sortir les livres de SF et
autres, me reposer de la chaleur, 35 à 38°C avec 50 à 70%
d'humidité, cela change de la Californie avec la même
température mais seulement 10 à 15% d'humidité, c'est bien plus
supportable. Discuter avec les personnes présentes avant qu'elles
ne partent (les P'tit Bout 2, Arnaud).
Gilbert, l'heureux propriétaire de la Marina Gysa en
pleine forme.
Vers 14h30, j'accompagne Arnaud à son bus de 15h15. Il est content
de partir pour gagner sa vie, mais frustrer de me laisser
travailler seul sur mon bateau, merci pour l'aide apportée.
Voilà, le bus part vers la capitale avec Arnaud. Je retourne sur Balade
pour continuer son nettoyage.
Je pars faire un peu de course et revient vers 10h. Il y a un
repas en commun ce midi pour le départ des P'tit Bout 2
qui retournent en France dans quelques jours.
En attendant, voici quelques photos du bateau après nettoyage…
Le bateau dans la jungle.
Le carré et mon gros ordinateur de 12'.
La cuisine toute équipée … et qui le restera.
Le carré après un peu de rangement, c'est plus propre ainsi.
La cabine arrière, large, longue et très confortable.
La table à carte et son panneau électrique, radar et GPS.
Le plafond presque propre, une peinture et c'est bon pour dix ans
… de plus.
La cuisine et son frigo très pratique par les temps qui court
(+35°C) pour les bières fraîches.
L'autre côté de la cuisine, c'est important, j'aime préparer et
manger.
La cabine avant enfin libre et propre, je l'ai fait en dernier.
La salle de bain enfin libre aussi.
Le petit tour du propriétaire est terminé.
Le temps passe et le bateau est en partie propre. Je n'aurai pas
le temps de peindre le pond et la coque comme je le pensai au
début. Tant-pis, je vais le vendre moins cher pour qu'il parte
avant mon retour le cinq juin en Californie.
Mes voisins Québecois Mélanie et Patrick me propose de
mettre une annonce sur Facebook, sur un site Québecois,
pourquoi pas !
Je continue de nettoyer les jours suivants et Mélanie me demande
de compléter l'annonce.
Je vais la voir et constat qu'il manque pas mal d'information,
j'en refais une annonce plus complète avec la page de remise en
état de mon site pour avoir une meilleur idée du bateau.
Cela entraîne une avalanche de demande d'information, quoi, je
suis Marseillais ! Bon d'accord, pas une avalanche,
mais quelques demandes de renseignement complémentaire. Dont l'ami
d'un bon copain de La Rochelle, Jérôme, salut Mike, et aussi un
copain d'un copain de navigation qui connaît bien le bateau, plus
quelques États-Uniens qui s'intéresse au bijou. Réponse par éMail,
le premier qui le prend gagne l'affaire. Se sera Jérôme qui me
confirme par éMail qu'il est acheteur ferme, très bien.
Entre temps, je continue le nettoyage qui prend plus de temps avec
la température locale, je mouille tout avec la sueur…
Jérôme ne veut pas venir de Saint Martin avec de l'argent liquide,
on s'accorde pour un virement et j'envoie les coordonnées de ma
banque. Il doit venir voir la bête le week-end du 17-18 mai. Ce
qui me laisse encore un peu de temps pour nettoyer et finir de
ranger, mais c'est juste.
Malheureusement, Jérôme doit faire un convoyage ce week-end et ne
viendra qu'en fin de mois. Cela m'arrange pour finir le nettoyage
tranquillement sans trop forcer, mais m'ennuie car des États-Uniens
veulent venir voir le bateau et l'acheter rapidement.
Je demande à Jérôme de confirmer l'achat et de préparer le
virement, pour être sûr que la vente sera faite avant mon départ,
sinon et bien l'Étas-Unien sera le gagnant ! Jérôme
demande à sa banque de préparer le virement et m'envoie une copie
par éMail. Pendant ce temps, L'Étas-Unien est venu visiter
et il le trouve bien pour lui. Je lui indique qu'il est déjà
vendu, même si ce n'est totalement vrai. Je fais confiance à
Jérôme et j'espère qu'il me fera confiance aussi.
Quatrième semaine au Guaté, le nettoyage est quasi fini,
j'attends la confirmation du virement. Elle arrivera le 28 mai,
Jérôme est le nouveau propriétaire factuel du bateau Balade. J'ai
préparé l'acte de vente en cinq exemplaires et le livret Belge. Il
manque plus que sa signature et le bateau sera sien.
Entre temps, Brigitte et Jean-Pierre sur leur magnifique catamaran
arrive, belle retrouvaille.
Ti-bag, un magnifique catamaran de balade sur les mers du sud.
Jérôme doit arriver par le bus vers 14h, je vais le chercher au
terminus et l'attend patiemment. 14h30, pas de bus !
15h, un bus arrive, mais il vient de Porto Barrios, dans
l'autre direction, mince !
15h30, pas de bus ! Je questionne le préposé qui me dit
d'attendre, il arrive.
16h, pas de bus, mince alors. Je commence à me poser des
questions…
16h30, un bus arrive, c'est le bon. 2h30 de retard, normale !
Je regarde à l'intérieur et voit un jeune homme blond, qui
dépareille avec les locaux de type Maya.
- Jérôme ?
- Jean-Noël ?
Voilà, nous faisons enfin connaissance de vive voix.
Jérôme, le nouveau et heureux propriétaire de Balade !
Après une bière fraîche chez Brunos Marina, je
transporte Jérôme dans l'annexe d'Arnaud vers la Marina Gysa.
Il ne connaissait pas le Guatemala et encore moins le Rio
Dulcé, c'est une agréable découverte pour lui.
Arrivé sur le ponton, Gilbert nous accueille. Déchargement du sac
de voyage et présentation du bateau extérieur et intérieur. Jérôme
est conquis et très heureux de réaliser un rêve qu'il croyait
inaccessible depuis un moment. Le voilà propriétaire d'un bateau
de voyage.
Après la visite, signature de l'acte de vente, c'est fait. Un
dicton dit que les deux moments les plus beaux sont l'achat et la
vente du bateau. Je ne suis pas vraiment d'accord. Je suis content
d'avoir vendu mon bateau avec un certain regret quand même. Il m'a
abrité plus de douze ans avec de très bon moment et quelques
moments difficiles mais pas catastrophiques, heureusement.
Voilà, une page se tourne, j'ai mes affaires près de la maison de
Yéyé et Gilbert qui m'attendent.
La valise est cette fois trop pleine.
Mon petit PC qui m'attends.
Je pars le quatre juin dans le bus de 15h15. Il me reste deux
nuits à passer ici. Jérôme accepte avec plaisir de m'accueillir
dans son bateau, la cabine avant est prête, super sympa !
J'en profite pour lui prodiguer les derniers détailles et faire le
repas du soir…
Je me couche après une discussion intéressante sur l'avenir
probable du bateau, sûrement une balade sur le Pacifique…
Réveil, je prépare le petit déjeuner avec café frais sans faire
de bruit, l'odeur fait lever le Captaine heureux. Après le
petit déjeuner, je vais laisser découvrir le bateau, faire un peu
d'Internet et discuter avec Patrick de ces problèmes
d'électricité, un pro local est passé, mais ce n'est pas bien
fait…
Le midi, nous mangeons ensemble et discutons bateau, encore et
toujours…
Dernier repas du soir, Yéyé et Gilbert nous invitent autour d'une
table sympathique…
Dernier levé sur mon ex-bateau, petit déjeuner avec un Jérôme
content.
Je vais ranger l'annexe d'Arnaud sur son bateau et finir la
matinée en discutant…
Voilà, l'heure arrive, il est temps de prendre le bus vers la
capitale pour dormir dans un hôtel près de l'aéroport, le vol est
à 7h48 demain.
Je dis au revoir à tout le monde, Yéyé, Gilbert, Jérôme bien sûr,
Mélanie et Patrick qui retape de fond en comble leur bateau, Marie
et Alain sur leur Ovni très propre qui partent bientôt aussi.
Le bateau de quatorze mètres à l'Américaine (USA et non Canada, et
tout les autres pays d'Amérique), beau travail de remise en état.
Gilbert en pleine forme.
Yéyé qui prend le frais dans l'eau tiède de la rivière Rio
Dulcé.
Un dernier regard sur ce bel endroit.
Le ponton de la Marina Gysa.
La maison avec son ponton quasi privé en location où habite
Mélanie, Patrick et leur fille.
La remise ou l'on fait un peu de tout, surtout des BBQ le
dimanche…
Le maison du gardien Tony, très sympa.
Un dernier regard sur Balade.
Et sur l'environnement local bien sympathique.
Le bus est en retard, bizarre. Un autre bus arrivera à 16h30,
ouf ! Je suis sur la route de la capitale, la seule et unique
route. Après la pause manger vers 20h30, on passe près d'un
éboulis, cause du retard. J'arrive finalement à 22h dans le
terminal de bus au lieu de 19h. Un taxi et je suis en route pour
l'hôtel qui ne m'attendait plus, vu l'heure tardive. Je suis vanné
et m'endors vite…
Réveil à 4h30, je sors du lit et vais me doucher, j'ai des
voisins Français qui prennent aussi l'avion. Nous nous
retrouverons à l'aéroport tout proche.
Le personnel de l'hôtel m'emmène à l'aéroport qui grouille de
personnes à cette heure matinale (5h). J'enregistre mon baguage,
il est trop lourd de 3 lb, je sors le duvet et une polaire que
j'ai récupérée dans le bateau, ça passe, ouf !
Je passe la douane sans problème et vais attendre l'heure du vol.
Mes voisins de chambre sont juste devant moi, nous allons prendre
un petit déjeuner ensemble. Leur bateau est hors d'eau dans le
nouvel espace ouvert il y a peu de temps et déjà plein avec les
tarifs attractifs proposés.
Le temps passe trop vite, ils partent vers leur avion, je vais
rejoindre mon poste d'embarquement à l’opposé. Il y a déjà du
monde mais pas de contrôle des bagages cette fois. Nous embarquons
dans l'avion qui sera plein. J'ai deux enfants comme voisins, le
père est derrière avec un troisième enfant. Le voyage de jour est
plus sympathique, je peux voir le paysage de ma place près du
hublot. Nous allons survoler une petit partie du Guatemala,
le Mexique sur la plus grande distance et la ville de Los
Angeles pour finir avec une rotation au-dessus de la mer
pour la finale, très beau spectacle. Les enfants c'est bien, mais
ça bouge tout le temps, heureusement que ce n'est pas un vol de
nuit !
Atterrissage à l'heure sur l'aéroport de LAX, je suis dans
le fond de l'avion et je m'attends à faire une longue attente à
l'immigration, avec passage par le second contrôle pour avoir six
mois, comme d'habitude. Contre tout attente, c'est assez rapide,
moins d'une demi-heure et je me présente devant l'officier
d'immigration. J'explique que je viens passer six mois pour voler
en parapente. Ok, pas de problème, il me remet le passeport
tamponné avec les six mois. C'est bien la première fois que c'est
si simple, merci.
Je sors de l'aéroport pour prendre le bus, direction LA Central
Station, on paye en arrivant !
Arrivé à la gare vers 13h, je regarde les horaires, le prochain
train pour Riverside est à 16h30 et c'est le seul. Il y a
des trains pour San Bernardino, un poil plus loin mais
toutes les heures. Je téléphone à Christine et Denis pour voir si
cela ne les dérange pas de me chercher à San Bernardino ?
Ils sont heureux de me revoir plus vite et l'on se retrouvera
la-bas. Je prends le billet et vais attendre sur le quai. Le train
est déjà sur place, portes fermées pour le moment. Un contrôleur
vérifie le billet et les portes s'ouvrent.
1h30 plus tard, j'arrive à San Bernadino, terminus de la
ligne. Pas de Christine et Denis en vus, il faut dire qu'il y a
deux sorties et que j'ai pris la mauvaise, la plus proche de la
rue pour moi. Je vois arriver la Jeep blanche de mes amis et je
suis bien content de les voir souriant et heureux. Bises et
chargement de la lourde valise. Nous voilà sur la route pour
retourner à Soboba. Nous discutons du voyage, de leur
nouvelle caravane, des projets… Merci à eux pour leurs services et
la gentillesse qui les caractérise.
C'est fini, Balade est vendu, j'ai encore six mois de plus
sur le sol US et vais en profiter pour voler en parapente et
m'amuser encore un bon moment.
Bises à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures. Voir le Chapitre
68.
Jean-Nono
Avez-vous des commentaires à faire ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'envoyer un émail, merci.