Le premier juillet et les vacances. J'espère que vous allez en
profiter pleinement. Pour ma part, j'ai pas mal bougé, de Torrey
Pines à Blossom Valley, le Mexique pour renouveler le visa, Andy
Jackson park, Soboba et retour à Torrey Pines pour la fin du mois.
J'ai déjà longuement détaillé le site de Torrey Pines dans mes
précédant résumés, ce site de bord de mer est très agréable et
c'est l'un des seuls qui permet de rester sur place gratuitement.
Je n'ai pas une fortune à donner pour le parking de mon RV.
J'ai déjà fait vingt-huit vols sur Torrey, plus 1 sur
Blossom Valley.
Je pars vers le Mexique avec mon RV. J'emprunte l'autoroute numéro
cinq toute proche, direction le Sud. La frontière est à quarante
kilomètres qui sont fait rapidement dans la circulation fluide.
Cette fois, pas d'attente à l'arrivée. J'ai choisi le mercredi
pour cela et aussi pour revenir avant le week-end, si possible. Le
chemin n'est pas le même pour le passage avec un RV, détour vers
une guérite avec une charmante douanière qui me demande si j'ai
quelque chose à déclarer, une arme... Non, rien ! Passer !
J'avance d'une vingtaine de mètre et m'arrête sur un parking pour
faire mon entrée officielle au Mexique. Immigration et 20$ de
taxe. Je suis autorisé pour six mois dans le pays.
Me voilà au Mexique, pays pauvre et dangereux, surtout à côté de
la frontière. Je m'éloigne vite par la route côtière toujours en
construction. L'autoroute tout neuf m'accueil rapidement et je
vais faire une trentaine de kilomètre avant de sortir sur la ville
de Playas de Rosarito où je trouve un camping grillagé avec
gardien. Cela coûte 30$ par nuit pour une sécurité obligatoire. Je
m'installe sur une place spéciale RV près de la mer. J'en profite
pour vider les réservoirs et refaire les pleins. Le Wifi
fonctionne lentement mais je peux mettre le site à jour. Une
visite du camping où des retraités américains vive à l'année. Vu
les prix, c'est assez normale. Je discute avec eux de la
situation. Ils sont tranquilles dans ce milieu fermé, ils ne
sortent que pour faire l'avitaillement, drôle de vie !
Je passe une bonne nuit et me réveille reposé. Balade dans le
coin, c'est assez désert. Je ne me sens pas en sécurité ici et
décide de partir après manger pour retourner vers les État-Unis.
J'ai totalement oublié de faire des photos du coin, désolé.
Après manger, je fini de refaire les pleins, je sors du camping
après une formalité auprès de l'office, sinon la porte reste
fermée. Je fais cent mètre et tombe sur un barrage militaire.
Contrôle du véhicule par une préposée qui reste très gentille.
Rien à déclarer, je repars vers la frontière de Tijuana.
L'autoroute est quasi déserte, ça roule bien. J'ai un GPS pour me
guider et c'est bien plus facile, surtout que la route directe est
en travaux. Il faut passer par la ville et sa circulation.
Heureusement, c'est jeudi. La traversé est rapide et je me
retrouve sur l'autoroute qui passe la frontière. Quatre cent mètre
avant celle-ci, je suis arrêté par le flot de voiture. Il me
faudra deux heures pour arriver à la guérite des douaniers. Je
donne mon passeport et demande un visa "B2" dans mon anglais
toujours hésitant. Il me pose une question que je ne comprends pas
et râle. En fait, après une deuxième tentative, je comprends qu'il
me demande si j'ai quelques choses à déclarer = non ! Je suis
dirigé vers un deuxième contrôle pour une fouille du véhicule.
J'attends trente minutes de plus que quelqu'un veuille bien
s'occuper de moi et de mon RV. Finalement, un premier douanier
vérifie mes fruits et légumes qu'il embarque sauf les bananes
qu'il n'a pas vue.
Un deuxième vient avec un chien pour la recherche de drogue, rien
! Et un troisième vérifie les papiers du véhicule. J'ai une
adresse au État-Unis, il me demande si j'habite à cette adresse.
Heureusement, c'est l'adresse de l'hôtel où je suis arrivé en
décembre. Vérification faite, il s'agit bien d'un hôtel et je suis
invité à circuler vers la sortie du contrôle. Je vérifie mon
passeport, aucun tampon ! Je signale le problème au douanier, il
m'explique qu'il n'y a plus de tampon avec l'informatique. Je
reprends la route sans demander d'autre détail car je sens bien
que je les énerve un peu.
Je suis de nouveau au État-Unis pour six mois, ouf ! Je vais
pouvoir en profiter et voler sur le Nord de la Californie après le
passage d'Annie-Rose qui vient visiter le pays une quinzaine de
jours avec des amis.
Retour à Torrey Pines pour voler et je ferais cinq vols le
lendemain, rien que pour le plaisir.
Les conditions météos ne sont pas bonne pour Torrey Pines, un
groupe part vers Blossom Valley, je trouve aussi une voiture pour
m'emmener, super !
Arrivé en bas de la montée du site de vol. Nous nous retrouvons à
une dizaine pour gravir la côte qui n'est praticable qu'en 4x4. Je
monte doucement les cent mètres de grimpette. Le vent est normal
pour ce site, donc quinze à dix-huit kilomètres par heures
d'Ouest. Max (l'instructeur) explique à ses élèves les
particularités et pièges à éviter. J'écoute aussi alors que j'ai
déjà volé ici quatre fois.
Max fait une démonstration de vol et teste le vent. Cela paraît si
facile ! Il n'en est rien. Les locaux s'envolent sans effort et
monte rapidement. Ils transitent en cross vers la grande montagne
distante de quelques kilomètres après le passage d'une vallée.
J'aimerais bien faire comme eux.
Le site de décollage sur la droite, la vallée au centre et la
belle montagne sur la gauche.
Je décolle après un tandem piloté par un jeune enthousiaste. Je
monte difficilement au début, le bas relief est difficile sur ce
site. J'arrive à monter sur un thermique violent, le son que fait
la voile indique des petites fermetures, mais elle reste propre et
bien gonflé.
En effet, l'une des particularités du parapente est d'utiliser une
aile gonflée à l'air. L'avant de l'aile est ouverte pour laisser
l'air entrer, il est bloqué entre les deux couches de tissu très
solide et léger. La forme générale ressemble à une aile d'avion
arquée. Quand le vent arrive de côté ou de derrière, l'air peu se
vider ou décrocher, c'est ce qu'on appelle une fermeture. Les
ailes de compétitions sont très sensibles à ce phénomène.
Personnellement, j'ai une aile sécurisante qui ne ferme presque
pas.
Me voilà dans un beau thermique avec le tandem en opposition. Je
tourne dans le vent qui monte avec moi, le tandem est juste en
face et nous grimpons ensemble à trois ou quatre mètres par second
avec un maximum à 4,6 m/s. Nous sommes maintenant assez haut pour
transiter vers la grande montagne. Je n'hésite pas et suis le
tandem et un autre pilote qui est plus bas. Je suis au-dessus et
vois très bien la situation. Je pense avoir assez de hauteur pour
y arriver. Il y a quatre kilomètres à faire avant de s'accrocher à
un nouveau thermique. Je m'installe bien confort dans ma sellette,
mains hautes (pour avoir le maximum de vitesse) et c'est partie
pour une merveilleuse balade. Je surveille le tandem et l'autre
pilote qui avance plus vite mais descend plus aussi. Nous sommes
en bonne position et avançons à quarante km/h vers la base de la
montagne. Juste assez haut pour accrocher un thermique, c'est le
but du jeu. Le pilote le plus bas arrive en premier et commence à
tourner dans une ascendance. Le tandem enroule et je fais de même
dès que je sens le thermique me pousser vers le haut. C'est
géniale de remonter la pente jusqu'au-dessus du cône de la
montagne, magnifique !
Je vous laisse admirer les photos que j'ai prises dans des
conditions pas toujours faciles.
Le tandem à gauche et la montée sur le relief.
Arrivée au top, Le tandem à gauche me sert de référence, merci à
lui.
La montagne intermédiaire ou je monte à 1016m.
Je vais rejoindre les autres en haut avant de prendre la route du
retour.
Ça bouge un peu au moment où je prends la photo, pas facile mais
heureux !
Je vais reprendre les commandes et profiter du thermique.
Une petite photo de la montagne que je quitte après être monté
bien haut.
Retour vers le décollage avec deux voiles devants moi.
Ça chute sympathiquement sans soucis, l'atterrissage n'est pas
loin, au cas où.
Il faut au départ environ huit cents mètres d'altitude pour
transiter facilement, puis direction le Nord-Ouest et la vallée.
Il y a des lignes haute-tensions plus bas, l'un des dangers à
éviter. La remontée sur la face au soleil est assez facile. Je
grimpe avec le tandem et le dépasse. Transition vers l'Ouest, sur
le deuxième mont, puis nouvelle transition sur le mont suivant
après une perte d'altitude sur la corniche. Je remonte vers le
sommet et le dépasse allègrement. Je suis heureux de ce beau vol,
mais ce n'est pas fini. Il faut rentrer et je profite de mon
altitude pour se faire. Je suis doublée pas le tandem qui utilise
l'accélérateur. Je préfère profiter pleinement du vol et le laisse
me distancer.
Les voiles modernes sont équipés d'un accélérateur. C'est une
barre, que l'on pousse avec les pieds, qui déforme la voile en la
rendant piqueuse, la voile accélère de dix kilomètres par heure,
voir plus. En contre partie, la vitesse verticale augmente plus ou
moins et donc, la distance que l'on peut parcourir. Avec ma voile
tranquille, l'accélérateur augment trop la vitesse de chute et je
préfère m'en passer, sauf si cela descend trop vite pour sortir
vite fait de la zone de dégueulante (zone de descendance).
Je reviens sur le décollage et ces thermiques teigneux qui me
ballottent durement. Un élève sous une voile école se fait même
une petite peur avec une fermeture asymétrique, début de rotation
avec la caméra Gopro qui se prend dans les lignes. Elle sera
arrachée du casque et tombera dans la pampa, perdu ! L'aile école
se ré-ouvre facilement et il atterrira sans dommage. Pas de
problème pour moi, je vais me poser sur le décollage après un
premier passage pour voir si tout va bien.
Les élèves de Max atterrirons sur la LZ officielle en bas de la
pente. Un gros quad les remonteras facilement.
Tout le monde est heureux et surtout moi qui ai fait mon premier
cross en triangle FAI dans de très bonne condition. Je ne suis pas
le seul et nous arrosons cela d'une bière fraîche.
Je reviens sur Torrey Pines et décide de passer six jours sur Andy
Jackson Park et ces deux décollages : Marshall et Crestline.
Avec mon expérience de Blossom Valley, je vais faire des triangles
FAI sur les monts Marshall, Crestline, Pines, la tour hertzienne
et la centrale électrique, de quoi bien s'amuser.
Je ferais trois beaux vols sur des parcours différents mais en
passant par les points cités. Voici quelques photos.
Le mont Marshall vue de Pines avec la centrale électrique à
droite.
Pines et son sentier de balade pédestre et un ancien décollage.
Vue de Pines vers le Sud-Ouest et la vallée de San Bernadino.
Vue de Pines vers l'Ouest et la vallée dans sa brume de chaleur.
Le mont Crestline et son décollage venté.
La vallée entre Crestline et Marshall que l'on survole très haut
pour éviter les rotors.
Lors du dernier vol, je suis monté à 1952m au-dessus de Pines,
sympathique, direction la centrale électrique et son petit lac de
retenue. Je chute doucement au début puis plus fort jusqu'à 5,4
m/s. C'est très rapide, la vitesse sous un parachute de secours.
Mon altitude décroît très vite et je décide de raccrocher sur la
base de la montagne de la zone d'atterrissage. Rien à faire, je
chute toujours sans accrocher un thermique. Finalement, je me pose
après 1500m de chute continue, après cinquante-huit minutes de vol
seulement. Il y a des fois ou cela ne veut pas nous faciliter la
tâche, c'est la vie.
Je change de site pour Soboba, mon premier site où j'ai commencé.
Samedi, je m'attendais à voir du monde. Seul Erik et une autre
mini-wing voile sont présents. Celui-ci nous quitte avant midi. Je
mange une pizza avec Erik et nous discutons de vol et de site. Il
est maintenant "P3" depuis peu et cherche à connaître d'autres
sites. Il partira le soir pour Torrey Pines. Les vols se font dans
la soirée, à partir de dix-sept heures, voir plus tard à cause du
vent orienté Ouest et qui tournera Sud-Ouest. Trois beaux vols sur
trois jours puis les conditions météos se dégradent. J'ai grand
plaisir à retrouver Jérôme, mon instructeur en combinaison orange,
cela lui permet de parler français un moment.
Après deux jours sans vol, je pars vers Torrey Pines pour voir si
cela est bon. Je ne ferais que des petits vols, car le vent est
trop faible pour faire plus. Un anticyclone bloc le ciel en ce
moment. Pas facile de voler.
Je me suis inscrit à un stage SIV (Simulation d'Incident de Vol).
Cela permet de reproduire les fermetures et autres joyeusetés du
sport, d'apprendre à les reconnaître et faire les bonnes actions
pour les maîtriser. Cela se passera du douze au quatorze juillet
au-dessus du lac Isabella dans le désert du Mojave à cinq heures
de route. Mike me prendra dans sa voiture économique, car c'est un
peu loin pour mon RV qui consomme toujours trop. Cela fera l'un
des sujets du prochain, avec la visite d'Annie-Rose, le dix-huit.
En tout cas, je suis heureux et en bonne santé, c'est bien le
principal, non !
À la question du dernier résumé : « Je suis quand même chanceux et
heureux de ma vie d'aventurier et vous ? »
Je n'ai reçu qu'une seule réponse ! J'en déduis que vous êtes trop
occupé pour répondre à cette petite question, dommage !
C'est fini pour ce mois de juin commencé calmement et fini de même
par manque de météo favorable.
À très bientôt, voir le Chapitre 59.
Avez-vous des commentaires à faire ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'envoyer un éMail, merci.