Bonjour à tous.
Nous nous étions quitté sur la plage de Torrey Pines. Je vous
propose, pour commencer, par survoler ce site en image, puis de
passer par le site de Andy Jackson pour finir par le Mexique.
Tout d'abord, une petite histoire de fuite : Il était une fois, un
RV avec une direction assistée par un système hydraulique qui fuit
un peu d'huile. Rien de grave pendant un moment, puis la petite
fuite se transforme en fontaine : plus de direction, dur, dur !
Localisation d'un mécanicien et changement de la pièce
défectueuse. J'ai de la chance, ils ont une pièce de rechange et
la réparation prendra quand même cinq heures … plus quelques
billets de cent dollars.
Maintenant, plus de fuite et la direction est plus précise, tant
mieux.
Le boîtier de direction hydraulique, neuf et ancien.
Revenons à notre cession de vol sur la falaise de Torrey Pines,
côte Ouest des État-unis, Californie du Sud.
Le soleil brille, je m'équipe sur l'herbe verte, régulièrement
arrosée. Le vent est dans l'axe du décollage avec une régularité
d'horloge Suisse. Plus de vingt kilomètre par heure qui permet de
se maintenir en l'aire sans problème. Je gonfle la voile qui monte
rapidement au-dessus de moi, contrôle pour éviter quelle me
dépasse et retombe soulager de ma masse. Je suis heureux de
regarder cette belle voile avec ses trois lignes principales.
Pour information : les voiles classiques s'attachent normalement
avec quatre lignes de chaque côté de la sellette et les voiles de
compétition avec seulement deux. Une question de poids et de
traînée dans l'aire.
La voile vole accrochée à ma sellette confortable. Je me retourne
et commence à avancer vers le vide. Il faut être fou pour sauter
d'une montagne en parfait état de fonctionnement. C'est l'avantage
du parapente sur le parachutiste ou le base-jumpeur, on ne saute
pas on plane comme un oiseau, génial !
Je ferais des dizaines de vol ici, décollage facile, atterrissages
plus ou moins aisés selon la vitesse du vent et l'altitude avant
de ce poser.
Dans l'ensemble, c'est assez précis. Il m'ait arrivé de passer
plus de cinq minutes entre l'entrée dans la zone d'atterrissage et
le touché du sol dans un vent plutôt fort. Je m'approchais du sol
en douceur et remontais aussi sec sur une légère variation du
vent. Pas de panique, il faut juste prendre le temps et apprécier
cette partie du vol en contrôlant finement la voile, du pur
plaisir en fait.
Je suis en vole et j'adore cela. Voici quelques photos prise sur
l'ensemble du parcours de plus de six kilomètres :
Vue vers le sud et la falaise et ces dizaines de parapente.
Le terrain de jeu et sa falaise historique (merci Mr Lingberg).
La plage un peu déserte en ce moment.
Votre serviteur au-dessus du terrain de jeu.
Le chemin de descente vers la plage, pas facile à remonter avec un
gros sac !
La pointe Sud du vol avec la grande plage sans falaise après le
ponton.
Le fameux ponton, limite du vol sans risque de se poser sur la
plage.
Vue de l'autre côté ce jour avec une bonne altitude, sinon
atterrissage sur la plage garantis.
Le début de la falaise qui permet de remonter dans les aires et la
sécurité avec le vent de l'océan.
Les bâtiments sont moins beaux ici, c'est l'Université de San
Diégo.
Il m'est arrivé de voler sous l'altitude du toit de ce bâtiment,
limite vraiment basse (65 m).
Sûrement la plus belle maison du coin mais rarement utilisée...
D'autres belles maisons, plus ou moins sophistiquées.
Les dernières maisons avant le retour de la nature sauvage et le
terrain.
L'aire d'envole et d'atterrissage. On voit mon RV sur le parking à
côté du conteneur blanc, devant l'arbre.
La fin de l'immense parking, bon point thermique et le début du
golf après la petite vallée.
Le golf municipal de San Diego, interdit de survol. On passe tout
près et des fois en dessous des joueurs.
Un homme heureux sous sa voile orange et bleu.
La limite nord du terrain de jeu à ne pas dépasser, dommage !
J'ai fait mon plus long vol ici : 3h45. Le temps passe assez vite
en vol, le plaisir de regarder : le paysage, les golfeurs, les
maisons et l'activité du personnel d'entretien, les surfeurs et
les promeneurs sur la plage. J'ai aussi vue des dauphins, requins
et otaries dans l'océan. Un beau coin avec un parking gratuit,
rare !
Après quinze jours de vols à Torrey Pines, retour à Soboba pour
récupérer du courrier. Avant, une journée à Little Black pour deux
vols très cours, pas de thermique !
Les conditions ne sont pas bonne à Soboba, nouvelle visite d'Andy
Jackson avec décollage sur Marshall et Crestline. De beau vol avec
record d'altitude à plus de 2350 m et de gain cumulé d'altitude à
plus de 6000 m. Voici quelques photos :
Sur le décollage de Marshall, prêt à décoller.
Une belle journée avec un plafond haut et du soleil à revendre
(désolé les malchanceux de la météo).
Le décollage de Marshall vue du ciel et la montagne qui nous
sépare du désert du Mojave.
La zone d'atterrissage en vert clair dans le semi-désert local et
le décollage école à 700' bien visible.
Les thermiques sont chauds et forts, je suis ballotté comme un
fagot de paille mal arrimé !
Impossible de faire une photo droite, ça bouge trop mais quel pied
de voler !
Après le vol, le réconfort d'un repas entre amis dans le club
house.
Le décollage est sur la montagne du fond à droite, beau coin
n'est-il pas !
Magnifique couché de soleil sur la montagne, derrière le parking
d'Andy Jackson Park.
Lendemain, décollage de Crestline encore plus haut. Marshall et
son décollage est sur la droite.
Quinze deltas et un parapente : moi.
C'est beau d'être bien intégré.
Par contre, il fait froid et j'ai mis ma cagoule pour rester au
chaud. Pas facile à reconnaître ainsi.
J'ai fait un beau vol de plus de deux heures avec un plafond plus
bas qu'hier. On ne peut pas toujours avoir des conditions
géniales, mais je voles bien et presque tous les jours. J'en suis
à cent quarante vols et plus de cent huit heures en moins de cinq
mois. Très heureux de tout cela et du reste...
Le dernier week-end de mai est organisé une sortie vers La Salina
au Mexique. Je cherche une voiture pour y aller, cela reviendrait
trop chère avec mon RV, gros consommateur d'essence (trente et un
litres au cent).
Le prix fait le yo-yo en ce moment, entre 4,05$ et 4,40$ le
gallon, soit à peu près 1$ du litre... On est loin des prix
Français, ouf !
Finalement, Adriana à de la place dans sa voiture décapotable.
Elle est accompagnée par Jordan, un paramotoriste qui souhaite
faire un peu de parapente. Nous voilà partie pour la frontière
entre San Diego et Tijuana. Le passage est rapide pour sortir des
États-Unis, même pas d'arrêt, juste un ralentissement avec moult
caméras et système de surveillance dernier cri.
Nous voilà au Mexique, c'est totalement différent, un peu sale et
bordélique au possible. Les travaux sur la grande route ne sont
toujours pas terminés depuis des années. Passage pas des détours
impossibles puis enfin après avoir prix de l'essence un peu moins
chère ici. Nous entrons sur la voie rapide qui longe la mer.
Cinquante kilomètres plus loin, nous sommes déjà arrivé sur le
site de La Salina et sa belle falaise très longue qui culmine à
plus de cent-quatre-vingt mètres au-dessus de l'océan.
Présentation de Brian, le gérant de la maison d'hôte qui nous
servira d'hôtel et aussi de point de rendez-vous. Il est tard,
nous allons manger dans un restaurant typique près de la mer. Un
repas Mexicain pour moi : Cervissé (des crevettes agrémentés d'une
soupe de légume frais). La soirée tire à sa fin et nous allons
nous coucher.
Samedi matin, réveil calme, petit déjeuné et préparation pour le
premier vol de la journée. C'est un week-end long pour les
Américains : la journée du Président. De ce fait, les locaux
veulent nous faire payer un droit de passage plutôt élevé sur un
beau site de vol.
Demi-tour vers le site de base en face de la maison d'hôte. Le
matériel monte en voiture et nous allons sur l'aire d'atterrissage
pour poser les voitures et monter à pied. Le chemin est assez
facile pour gravir les cent-quatre-vingt mètres de la falaise en
pente douce.
Nous voilà sur le sommet local. Un beau paysage s'ouvre à notre
vue, mes amies et moi, pas votre seigneurie toute seule et son
gros ego !
Voici quelques photos pour vous donner une idée.
La plaque de la maison avec son parapente...
Le site de décollage et la ville de La Salina en bas.
Je ne suis pas tout seul à être heureux, la preuve...
Mademoiselle Adriana à un beau motif sur sa combinaison de vol,
très local. Dougs à droite.
La zone d'atterrissage vue du décollage avec biroute, nos voitures
et un WC...
La maison d'hôte à côté du premier palmier sur la gauche.
Les premiers sont déjà en l'aire, je ne vais pas tarder à en
profiter.
Adriana c'est posé un peu cours avec le vent qui forci.
Jordan est plus chanceux sur le coup avec sa voile de paramoteur
un peu trop grande pour sa masse.
La zone de décollage pris depuis la maison sur la plage, un peu
flou mais artistique, non ?
Personnellement, je me suis posé sur la plage, juste devant l'aire
de pliage toute verte.
Un beau vol avec des conditions thermiques un peu forte et un vent
qui montait régulièrement. J'ai préféré monter assez haut et filer
vers la plage pour profiter des conditions encore bonnes. Nous
sommes quatre à nous poser près de la maison en douceur dans un
vent moins fort qu'au décollage. Repliage de la voile et visite du
restaurant local.
Le plafond du restaurant La Cantina est particulier...
L'après-midi, Dougs et Greg décident d'aller voler sur une belle
dune pas très loin. Je suis invité à les suivre. Nous voici sur
une dune exploitée commercialement pour les Quads et autres engins
motorisés bruyants. Nous nous installons dans un coin peu
fréquenté et déplions nos voiles. Il y a des rochers sur la gauche
et je m'en éloigne le plus possible. Gonflage dans un vent
soutenu, la voile à une clés, c'est une petit nœud entre les
suspentes, je repose pour le défaire.
J'ai un peu bougé vers la gauche, je regonfle et le vent joue avec
la voile gentiment. Elle est emmêlée et je passe vingt minutes à
tout démêler. Je fais un dernier contrôle sans trop regarder où je
suis : le piège est tendu. La voile monte, je vérifie les lignes,
tout est claire. Je vais pour faire mon demi-tour quand le vent
forci d'un coup. Je suis soulevé du sol, retombe deux mètres plus
loin et me fait emmener sur les rochers maintenant tout proches.
Rien à faire, je bute la jambe gauche sur le plus gros,
retournement tête par-dessus cul, le casque touche le sable et je
finis sur le côté. La voile tire toujours et j’essaie de la
replier toujours couché sur le côté. Elle n'ira pas plus loin
coincé dans une butte de sable.
Résultat de cette erreur grossière : une belle bosse sur le tibia
et une autre sur le genou de la jambe gauche. La droite à riper
sans trop de problème, deux écorchures sans gravités. J'ai une
petite douleur à la nuque due au choc du casque sur le sable qui
disparaîtra rapidement, ouf ! La voile est aussi endommagée, la
ligne extérieure droite est explosée et le frein gauche un peu
abîmé. Je ne pourrais plus voler avant réparation de la voile et
surtout de moi.
La dune et ces traces de véhicule.
La butte de sable qui m'a arrêté, c'est la plus grosse sur la
photo.
Dougs c'est posé pour me porter secours, Greg était prêt à le
faire aussi. Merci à eux. Après une bonne minutes pour récupérer
du choc, j'essaie de me relever, ma sellette pèse une tonne,
sûrement pleine de sable. En fait, je suis totalement vidé et je
bois de l'eau sur le camelbag de ma sellette très pratique. Je
récupère pendant cinq bonnes minutes avant de me remette debout.
Rien de cassé, la jambe gauche fait un peu mal mais fonctionne
normalement. Je retire le casque, il a une belle marque d'impact,
merci à lui de m'avoir sauvé la tête. Je replie la voile tant bien
que mal dans le sable et le vent, la range dans le gros sac.
Direction le haut de la dune, pas facile dans le sable avec un sac
lourd et une jambe douloureuse. Je mes un moment pour retourner à
la voiture. Greg et Dougs m'accueil chaleureusement, dépôt du sac
et rentrée à la maison d'hôte. Je retire mon pantalon qui m'a bien
protégé. La bosse sur le genou à doubler, celle du tibia aussi. Je
mets un short et vais me poser dans la salle principale. Une poche
de glace fera diminuer radicalement les deux bosses, ouf ! Je ne
ferais plus de vol avant une semaine, au moins. Je peux marcher
facilement et prendrais des photos et des vidéos.
Le retour aux État-Unis est rapide au début, mais arriver à
quatre kilomètres de la frontière, c'est l'attente qui commence en
avancent doucement pendant cinq heures ! Seul onze postes (tous
ouvert) permettent de passer cette satanée frontière. Rien du côté
Mexicain, seul les Américains contrôlent les passeports et
l'identité des gens. Je pensais renouveler mon entrée ici, le
douanier n'a pas tamponné mon passeport. Je suis bon pour
ressortir une nouvelle fois avant le dix-huit juin.
En attendant, je suis de retour à Torrey Pines. La voile est
réparée et je prends patience avec le genou qui reprend une forme
normale sans douleur. Il reste une bosse sur le tibia qui diminue
lentement et qui reste douloureuse quand je change de position
seulement. C'est la dure vie d'un apprenti parapentiste qui se
fait encore piégé par des conditions pas toujours faciles. Mais,
j'apprends de mes erreurs et c'est bien l'essentiel.
Une dernière petite photo d'un appareil étrange : un planeur des plus simples sans cockpit, juste un siège à l'aire libre. Décollage à pied, si, si ! L'empennage est retiré sur la photo, si non, il est complet.
Un planeur à décollage à pied !
C'est fini pour ce mois de Mai. J'ai fait ce qui me plaisais même
si j'aurais souhaité plus de réussite. Je suis quand même chanceux
et heureux de ma vie d'aventurier et vous ?
À très bientôt, voir le Chapitre 58.
Avez-vous des commentaires à faire ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'envoyer un éMail, merci.