Fini les États-Unis, voici le Canada qui s'approche à grand pas.
Il y a un peu brouillard qui se lève doucement. Il peut revenir
rapidement.
Nous partons à trois bateaux : P'tit Bout II, Taoumé et Balade, de
bonne heure (4h30) du Maine vers le Nouvelle Écosse, l'une des dix
provinces du Canada. La navigation est tranquille avec un vent
faible, on avance au moteur malheureusement.
Nous sommes partie pour faire les cent milles qui nous attendent
pour cette étape, le brouillard ne c'est pas manifesté ... le soir
tombant, il arrive à grand pas.
Grâce au GPS et au radar, nous entrons de nuit dans la rivière
avec d'autres bateaux invisibles (sûrement des pêcheurs), nous
nous arrêtons bien avant le port car on n'y voit rien, il y a cinq
mètres d'eau, je jette l'ancre et vais me coucher pour un bon
dodo, il est 2h20 !
Pour info ; le Canada est un pays composé de dix provinces et
trois territoires que nous ne visiterons pas, c'est trop grand,
nous allons essayer de découvrir une partie de cette contrée
sauvage.
Pour le moment nous allons visiter la Nouvelle-Écosse bordée au
nord-ouest par la baie de Fundy, le détroit de Northumberland et
le golfe du Saint-Laurent, à l'ouest par la province du
Nouveau-Brunswick, au nord-est par l'île du Prince-Édouard, Terre
Neuve et Labrador à l'est, au sud et à l'ouest par l'océan
Atlantique... Halifax est la capitale de la Nouvelle-Écosse.
Nous allons parcourir la côte Sud, le Cap Breton et irons ensuite
à l’île du Prince Edouard.
Petite histoire : en 1497, l'explorateur Jean Cabot accoste sur
l'île du Cap-Breton, explorée en 1524 par Jean de Verrazane,
navigateur italien au service de la France. Dans la partie
continentale du territoire, les Français sont les premiers
colonisateurs, menés par Samuel de Champlain ; ils s’implantent en
Acadie et fondent Port-Royal près de la baie de Fundy, en 1605.
Pour revenir au présent, l'ex-Acadie comprenait les territoires
actuels du Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'île du
Prince-Édouard, de fait l'Anglais est la langue maternelle de la
majorité de la population de la Nouvelle-Écosse ; le Français
n'est utilisé que par une minorité d'Acadien descendants des
premiers Français, ils ne représentent plus que 5% des habitants
de la province.
Nous voilà à Yarmouth, notre première ville du Canada à deux miles
de notre mouillage de nuit.
Le temps est frais et un léger brouillard va vite disparaître pour
laisser place à un temps gris qui évoluera doucement vers un beau
soleil.
Les P’Tits Bout doivent nous quitter pour rentrer en France, nous
les retrouverons à New York.
Nous allons faire nos formalités d’entrée dans un petit bureau, il
faut d’abord téléphoner, les douaniers nous demandent de venir à
quai afin de visiter les bateaux. Nous avons de la chance car un
des douanier parle le Français d'Acadie. Les papiers sont
rapidement fait avec des douaniers forts aimables.
Le soir, Françoise nous prépare des saucisses au chou et nous
mangeons sur Taoumé, le lendemain nos amis s’en vont à 7h pour la
France. Nous les accompagnons au ponton, un peu tristes pour eux.
Ici, nous avons changé d’heure ; nous n’avons plus que 5h de
décalage avec la France.
Le temps est plus que frais mais le soleil brille et réchauffe un
peu. C’est l'année du 400ème anniversaire de la ville du Québec et
toutes les radios parlent de l’événement.
Nous allons visiter un peu la ville qui possède un très joli musée
des Sapeurs-pompiers. Ses véhicules datent de 1819 à 1935 et sont
en parfait état. Une très belle collection de photos illustre bons
nombres de feux. Nous y passons un très agréable moment.
Le tour de la ville est vite fait et nous rentrons vers 12h30 sur
nos bateaux.
Et non, la dernière photo n'est pas du musée, mais devant, un
petit clin d'œil à mon frère Laurent, pour qu'il rêve un peu
devant ce bolide.
Demain, nous partons vers le sud ; deux étapes nous sont
nécessaire avant d’arriver à Lunenburg, prochaine ville que nous
visiterons. Il faut tenir compte du courant et des marées, nous
pensons faire une quarantaine de miles par jour (8h de
navigation).
Première étapes vers le Cap Sable, un petit port coincé sur une cote peu hospitalière de rock et de brume.
Le Gps et le Radar sont de quart, nous partons dans le brouillard
pour cette étape de trente-neuf milles, le brouillard ne ce lèvera
qu'à l'arrivée dans le petit avant port du Cape Sable.
Juste le temps de faire une photo avant la nuit.
Nous repartons le lendemain dans le ... brouillard.
On prend les mêmes et on recommence, départ de bonne heure,
quarante-six milles à faire (au moteur), le brouillard est
toujours présent plus ou moins fort, mais on ne voit pas la cote
sauf au radar ! Rien de spéciale, un abris le soir, le soleil en
filigrane à travers la brume, un appel Vhf de temps en temps entre
nous pour passer le temps, on arrive dans un petit abris pour la
nuit.
Un peu de vent, un peu moins de brouillard, la mer est toujours plate, 10h40 de moteur pour 11h25 de navigation, mais en arrivant le vent monte fort, la grand voile pousse le bateau à six voir sept nœuds, je dois empanner pour changer de direction, le vent souffle de l'arrière assez fort, je fait ma manœuvre tranquillement, sauf qu'une rafale plus forte pousse la voile à contre violemment et elle se découd sur un bon mètre, mince alors !!!
Je suis quant même sur l'autre allure et réduit la vitesse, je
range la grand voile, on verra plus tard.
Taoumé arrive en premier sur le mouillage, je les rattrape au
moteur et on s'installe pour la nuit.
Le lendemain, nous visitons cette très belle ville et oh miracle,
il y a une voilerie ici (c'est la seule en Nouvelle Écosse).
Retour au bateau, démontage de la voile, rangement dans le sac à
voile et transport à la voilerie qui fera la réparation dans la
soirée, une régate à lieu dans deux jours et ils sont débordés.
Nous en profitons pour refaire une balade et un peu de
ravitaillement.
Le lendemain, la voile est prête, je la récupère, la réinstalle et
nous sommes prêt pour les prochaines étapes.
Une chose que j'ai remarqué, chaque poteau électrique possède une
décoration différente présentant les espèces que l'on trouve dans
la mer de la région :
Et oui, encore un beau camion de pompier, que voulez-vous, on ne
se refait pas !
Le mouillage est tranquille, la ville est agréable, chaque
boutique à sa pancarte très recherchée, le temps est au beau, que
du plaisir.
Le vent est présent, je ferais 5h30 de moteur, le reste à la voile, peu de brouillard ce jour, belle navigation avec une cote visible, des phares sur des rocks, cinquante-deux milles pour arriver à Halifax, la capitale de la Nouvelle Écosse.
En arrivant, je vois une ville active, une plateforme pétrolière
en construction, Tamoué est suivie par un bateau de guerre (et il
s'inquiète un peu), par ou va-t-il les doubler !!!
Une île est présente au milieu du plan d'eau, on essai de mouiller
devant la ville, les fonds sont profonds, douze à quinze mètres,
pas terrible, en regardant la carte un peu mieux, on s'aperçoit
qu'il y a une rivière navigable juste à l'entrée de la ville. On
fait demi tour et empruntons cette rivière, en effet, tout les
voiliers sont là bien abrités des vents et courants, nous irons au
bout pour nous installer devant le pont et près de l'arrêt de bus
qui va en ville...
Un bon repos nous attend, nous visiterons la ville demain.
La nuit a été douce, pas de bruit, l'eau est calme, le chant d'un
coq pour nous lever, petit déjeuné et hop dans l'annexe, Halifax,
nous voilà !
Nous posons l'annexe sur un ponton prévue pour, nous attendons le
bus, on attend, on attend, pas de bus ! Tant pis, on y va à pied,
petite montée douce, nous marchons vers le centre ville dans une
rue remplie de maison et de quelques magasin. Tout au bout c'est
le fort d'Halifax, un haut lieu au milieu de la ville qui domine
les maisons de brique rouge.
L'île avec son petit fort est visible entre les immeubles
modernes, la vieille ville le long du port est plus accueillante
avec un beau front de mer touristique.
Un peu d'humour sur le remorqueur,
La famille canard se promène sur le pavé mouillé... cela donne
l'ambiance.
Nous trouvons difficilement un restaurant à des prix raisonnables,
le dollar Canadiens est un peu plus chère que le dollar US !
Au retour, nous trouvons une petite boutique d'informatique où les
gens parles Français, et oui, nous sommes dans la partie Anglaise
du Canada. Nous discutons une bonne heure avec les proprio's, très
gentil, leur enfant sont aller en France pour leurs études et
vivent à Montréal. Ils nous racontent de belle chose sur le Canada
et le Québec et je suis ravis. J'achète un adaptateur Rs232-Usb
pour relier l'ordinateur au Gps sur Taoumé et ainsi avoir l'image
du bateau qui se déplace sur la carte de navigation, le confort
ultime !
Nous revoilà sur nos bateau après une longue marche et un arrêt
dans un super marcher où nous avons magasinés (et oui c'est ça le
Canada).
Nous repartons après une bonne nuit de repos, sur ce bon abri
entouré de superbe maison et de pontons privés bien arrangés.
Une chose importante, quand le brouillard n'est pas là, c'est
magnifique comme coin avec les maisons entourées d'arbres, des
cabanes dans les arbres, la foret omniprésente, les oiseaux...
Petite étape de quarante et un milles en partie à la voile, pour atteindre un abri en pleine foret.
La cote est belle avec ces forêts à perte de vue, et de temps en
temps, un phare pour indiquer un écueil ou l'entrée d'une rivière,
c'est ici que nous passerons la nuits, dans la nature et les
oiseaux.
Taoumé passe devant un écueil visible avec les vagues qui éclatent
sur la roche au ras de l'eau !
Encore une longue journée de navigation (11h20) sans vent, bah, on n'a pas le choix, la bonne saison ne dure que trois mois, après tout les bateaux sortent de l'eau pour l'hiver. Alors on avance, on avance, on avance... pour arriver à la petite ville de Canso, le bout Est de la Nouvelle Écosse.
La petite marina accueil un bateau en ce moment, nous restons au
mouillage devant, le temps est calme et la visite de la ville est
agréable au bout du monde.
La ville très coloré est perché sur une colline de rock et
d'arbre, la route passe au milieu avec un croisement et sa petite
épicerie, l'église est en hauteur avec son petit cimetière sur le
chemin qui mène à la piste de balade dans la forêt de quelques
kilomètres de long.
Nous allons nous balader dans la forêt, et quelle forêt ! Immense
!
Dans la ville, une maison est particulièrement remarquable, entre
le Capitaine en bois et le jardin remplie de figurine de toutes
tailles et les fleurs toutes plus belles, c'est un plaisir pour
l'œil et pour le nez.
Nous avons quant même trouvé la plage au soleil... sur un étendard
!
Bon l'eau n'est pas très chaude non plu pour se baigner.
Après un 14 juillet tranquille, nous partons vers le port d'Hawkesbury pour pouvoir visiter l'île du Cap Breton en voiture de location.
Le vent est absent, la mer plus que plate, le soleil brille, le
moteur tourne encore, les vingt-cinq milles son fait en 5h35 dans
une belle région de montagne et de forêt.
Nous arrivons dans le port, ou une petite marina est présente
gauche, nous mouillons à coté et cherchons un loueur de voiture.
Nous le trouvons après quelques discussions avec les locaux. Un
peu chère, mais il n'y en a qu'un !
Nous visiterons l'île en deux jours, c'est trop grand, comme tout
ici. Nous commençons par la cote Sud-Est et le bord du grand lac
d'eau douce.
Le temps est changeant, pluie, beau soleil, pluie, ciel très
couvert plus on va vers l'Est.
Nous avons préparé un petit pique-nique, mais les conditions météo
n'y sont pas, nous profitons quant même d'une table sur un parking
dans la forêt entre deux averses.
Dans la visite de l'île, je suit tombé sur cette antiquité qui
fonctionne encore ! Un gramophone Edison original.
L'activité principale de l'île est la pêche au homard, ce n'est
plus la saison, heureusement pour nous, avec tous ses bouées qui
nous auraient bien gênées.
On fini par arrivé sur la cote atlantique où était installé la
toute première station radio transatlantique de Mr Marconi.
Un petit musée présent à proximité de la dalle qui soutenait les
immenses antennes.
Retour au bateau sous la pluie, on espère que le temps sera
meilleur demain.
Le temps est passé au soleil sur le Nord Ouest de l'île, ça tombe
bien, c'est le coté que l'on va visiter cette journée avec des
villes typiquement Acadiennes.
Après une belle balade le long de la cote, nous arrivons dans le
région Acadienne où le vieux Français est de rigueur !
Nous ne sommes pas seul, des défilés de moto passent
régulièrement, c'est une belle balade à faire en moto, les
États-Uniens le savent bien.
La balade a été longue, le paysage très beau, le nombre de
kilomètre important et la facture impressionnante ! On a rien sans
rien !
Nous partons de ce beau coin pour aller sur l'île du Prince
Edouard. Nous voulions visiter l'île de la Madeleine mais les
conditions météo sont médiocre, alors on va se mettre à l'abri
sous l'île du Prince Edouard juste en face.
Pour cela, nous devons passer l'écluse qui sépare l'île du Cap
Breton de la Nouvelle Écosse, cela nous évite de faire le tour
complet de l'île du Cap Breton, ouf !
Le marnage de l'écluse est très faible, c'est juste pour éviter un
gros courant qui empêchait les bateaux de passer par là avant.
Et voilà, l'écluse est passé, il ne reste plus que
cinquante-quatre milles avant d'arriver sur l'île du Prince
Edouard, mais ceci est une autre histoire.
A bientôt sur le Chapitre 52.
Avez-vous des commentaires à faire ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'envoyer un éMail, merci.