Sainte Lucie

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5 Mai 2006 - La Martinique - Sainte Lucie

Le texte de ce chapitre a aimablement été écrit par Cathy du bateau Taoumé (grande écrivaine) qui nous raconte cette étape (les photos sont de Jean-Nono).
En voici l'expression :


C'est finalement le 5 mai que Taoumé et Balade quittent le Marin (Martinique). Le temps de faire les formalités et quelques derniers achats et il est déjà 10h00. Nous avons le cœur gros de laisser nos amis du Grand Bleu. Ils vont travailler en Guadeloupe et nous ne les reverrons que l'année prochaine. Snif, snif, ils vont nous manquer car nous avons vraiment partagé beaucoup de choses. Leur gentillesse, leur serviabilité et leur simplicité nous ont conquis et nous les quittons à regret. Une fois dans le chenal, nous nous apercevons que nous n'avançons guère ! Nos carènes sont sales et nous décidons de faire halte à Sainte Anne pour les nettoyer dans l'eau claire. Nous mettons presque une heure pour parcourir les deux miles qui nous séparent de ce mouillage, c'est dire que vraiment, le nettoyage s'impose !

Nous retrouvons Mercedes et Carmelo qui nous invitent aussitôt à venir partager leur repas le soir. Après un rapide déjeuner, nous nous mettons au travail. Nous avons la bonne surprise de voir arriver Barbara et Joaquim en annexe. Dès que ce dernier est endormi, Barbara se met à l'eau et nous donne un bon coup de main. Nous travaillons plus de deux heures pour venir à bout de Taoumé et allons ensuite aider Jean-Noël pour finir Balade. Ce n'est pas un luxe ! Pendant le mois que nous sommes restés au marin, algues et coquillages se sont fait un plaisir de s'installer sous les bateaux. Vers 17h, Barbara et Joaquim nous quittent et le soir, nous allons retrouver nos amis d'Apaboi. Nous passons une très bonne soirée et pensons les revoir au Venezuela car eux, descendent directement.

Le samedi matin, nous allons rapidement chercher du pain et démarrons vers 8h, en direction de Sainte Lucie. Dés que nous avançons, nous constatons que les bateaux glissent beaucoup mieux sur l'eau. Nous avons largement gagné au moins deux nœuds. Nous longeons la Martinique et remontons le plus possible au sud pour prendre ensuite le chenal car le vent annoncé est de sud-est donc, presque dans le nez ! Vers 10h, nous pouvons arrêter le moteur et mettre sous voiles. Nous sommes au près serré mais avançons à 4,5, 5 nœuds. A 12h30, nous sommes sous le vent de Sainte Lucie et entrons dans Rodney Bay où nous jetons l'ancre une heure plus
tard. Petite navigation tranquille de 25 miles ! Sainte Lucie est située au sud de la Martinique.
 

Elle a été découverte en 1502 et jusqu'au milieu du XVIIème siècle, les Caraïbes restèrent les seuls maîtres de leur île. Elle fût ensuite française vers 1660. Ensuite, de nombreux combats entre Français et Anglais la firent changer 14 fois de mains. Elle redevint une dernière fois française en 1802 et définitivement britannique en 1814. Après une longue période coloniale, elle devint membre du Commonwealth puis indépendante le 22 février 1979.

Un ancêtre








Beaucoup d'habitants parlent le français créole mais la langue officielle est l'anglais. Elle a une superficie de 620 km². Son relief est assez montagneux et elle est dominée par « les deux pitons », pains de sucre volcanique dont Sainte Lucie a fait son emblème.




Nous retrouvons nos amis Claude et Irène qui, une fois leur mât enfin remis sur Talios, sont venus à Sainte Lucie récupérer les voiles qu'ils avaient commandé en Chine. Tout s'est très bien passés et ils n'ont eu aucun problème administratif. Ils sont venus avec des amis et nous passons la soirée tous ensemble sur leur bateau. Le dimanche, nous allons visiter la côte au vent qui malheureusement ne présente pas grand intérêt. C'est la fête du jazz et nous espérions voir un concert qui a eu lieu, la veille... Dommage ! Du coup, nous revenons et nous arrêtons en bord de plage pour aller manger. Resto sympa avec musique et bon plat de poisson grillé. Le soir, apéro dînatoire sur Taoumé. Eh, oui, chacun son tour !



Le lundi, une fois les formalités accomplies (nous ne les avons pas fait le WE car il y a l'over time, c'est-à-dire une taxe supplémentaire) nous allons à Castries, capitale de l'île, 50 000 habitants environ. Nous faisons un tour au marché et cherchons des chaussures pour courir pour moi car on nous a dit que c'était moins cher ici. Nous entrons dans tous les magasins de sport et de chaussures mais rien ne convient. Les prix sont aussi chers qu'en Martinique et lorsqu'une paire pourrait convenir, ils n'ont pas la pointure ! Vers midi, nous allons vers le square où est donné un concert de jazz gratuit. Nous ne trouvons pas cela terrible et rentrons au bout d'une demi-heure. Talios sort de la marina pour aller mouiller dans la baie et nous le rejoignons un peu plus tard. Ils s'en vont demain et nous passons une dernière soirée avec eux. Nous sommes très contents de les avoir retrouvés avec leur bateau tout bien réparé et espérons les revoir bientôt. 







 



La circulation à gauche !


















Castrie, la capitale de l'île.


La savane !










La fête après la fête, beaucoup de travail pour nettoyer.



Petit accident de la vie sans dommage corporel !










Talios avec sa GV neuve qui s'en va !
















Rodney Bay

Les
      vendeurs de fruits !

Le mardi 9, après le départ de nos amis, nous chaussons les palmes et allons faire un peu de PMT (palmes, masque, tuba). Les fonds sont jolis et cela nous permet de faire un peu d'exercice pour éliminer tous ces apéritifs... Nous rentrons au bout d'une petite heure. L'après-midi, après la sieste, nous allons marcher pour voir les environs de Rodney Bay. C'est assez sympa ; il y a de jolis chemins et c'est bien aussi pour courir. Malheureusement, Claude ne peut pas à cause de son genou et Barbara n'est pas là, ce sera pour une prochaine fois. Le mercredi matin, Nono et moi allons de nouveau nager une heure. Claude préfère rester sur Taoumé et fait de la musculation. Ensuite, nous retournons dans le deuxième bassin car nous y avons le wifi gratuit et en plus, c'est plus facile pour aller faire des courses.

L'interieur de la marina 





Une fois posés, nous allons déposer du linge à laver et partons jusqu'au supermarché, un bon kilomètre plus loin, faire quelques emplettes. Qui a dit que nous n'étions pas sportifs ? Nous rentrons vers 13h, chargés de victuailles, la faim au ventre et quand même un peu fatigués !

Rodney Bay coté venté









Nous passons le jeudi tranquille à bricoler et le soir allons déguster une pinacolada au bord du canal. Nous avions vu que c'était « happy hour » ce qui signifie, deux boissons pour le prix d'une. Manque de chance, c'était juste vrai pour la bière !
Le vendredi 12, nous allons le soir nous promener à Rodney Bay car il y a paraît-il la fête tous les vendredi soir avec quartier fermé à la circulation et barbecue dans les rues.
Nous y allons tranquillement en marchant. Une fois sur place, nous sommes un peu déçus par la musique qui est beaucoup plus techno que locale. Nous mangeons quand même qui une côte de porc qui un poulet au barbecue et rentrons nous coucher.

En face le mouillage
        calme devant l'hôtel




Le samedi matin, le temps est couvert et de nombreux grains ne nous engagent pas à naviguer. C'est donc le dimanche que nous quittons Rodney Bay pour Marigot Bay, située 10 miles plus bas. Nous partons vers 9h30 et après deux heures de navigation sous voiles car le vent souffle bien, nous entrons à Marigot. Ici l'eau est très claire et l'endroit bien abrité.


Cathy et Claude






Deux sportif de haut niveau, Jean-Nono ne fait pas le poids !













Marigot Bay

Marigot Bay

Nous ancrons juste devant cette magnifique petite maison. Le soir, Jean-Nono vient passer la soirée avec nous. Beaucoup de « boat-boy », ces vendeurs ambulants qui se déplacent soit sur une annexe soit sur une planche à voile, viennent nous proposer des fruits. L'un d'eux, Alfred vient nous montrer des paniers de sa confection. Ils sont très bien tressés et nous lui en prenons. Tout en discutant, il nous confectionne un poisson et une sauterelle avec trois feuilles de palmes. Il est très doué. Plus tard, je m'installe dans le cockpit pour prendre le frais. Le ciel est plein d'étoiles. Une odeur de crêpes flotte dans l'air. Les sons d'une musique africaine remplissent l'espace. Nous sommes bien. C'était la fête des mères aujourd'hui ici et nous avons une pensée pour les nôtres, où qu'elles soient.













 














Le lundi matin, nous allons faire notre promenade sportive en PMT puis nous allons visiter Marigot. En fait, il y a une base de locations de charters et autour se construit une marina et une résidence. Tout est en béton anticyclonique et recouvert de bois, ce qui fait penser à nos chalets de montagne. Malgré tout, c'est assez bien intégré dans le paysage. Le village de Marigot est lui, situé sur la colline et nous peinons un peu tant la côte est raide. Heureusement, au bout d'une petite heure de marche, nous trouvons un bar où nous nous rafraîchissons avec la « Piton », la bière locale. Le retour est plus facile, cela descend !








La marche à pied permet des miracles !






Le mardi 16 au matin, nous partons à 7h30 pour aller à la soufrière. Nous avons de la chance. Il y a un bus collectif et cela nous évite d'aller jusqu'à la route principale. On nous a conseillé d'aller à Castries pour prendre un autre bus pour la Soufrière car ceux qui passent sur la route sont souvent pleins. Nous allons donc jusqu'à Castries et de là, après bien des détours, trouvons enfin l'endroit d'où partent les bus pour le sud. Nous traversons deux jolis villages de pêcheurs, La Raye et Canaries et arrivons ensuite à la ville nommée Soufrière. Nous prenons ensuite une route qui monte et qui au bout de quelques kilomètres nous amène au volcan. Nous avons mis nos chaussures de marche pensant grimper, par un chemin de terre sur le volcan mais, c'est tout du long, une route goudronnée. Nous sommes un peu déçus car c'est en fait un volcan secondaire, qui se trouve sur un flanc ; c'est très différent de ce que nous avions vu jusqu'à maintenant. C'est fait pour le touriste et très canalisé mais bon, nous ne pourrions pas le savoir si nous n'étions pas venus ! Nous allons ensuite voir le centre de recherche qui passe une jolie vidéo d'explications.

Mouillage










En redescendant, nous faisons le plein de mangues ; Nous en ramassons presque 6 kilos.

Le volcan et ses sources chaudes

Nous reprenons la route et Claude, qui en montant a vu des papayers, voudrait en ramasser. Nous nous arrêtons plusieurs fois mais elles sont très hautes et nous ne réussissons qu'à en prendre quelques unes. Nous arrivons au village en ayant très chaud et très soif. Nous nous installons dans un petit resto, près de la plage et mangeons une bonne salade accompagnée de « pitons » bien fraîches et croyez moi, cela nous fait du bien ! Retour après avec un bus qui nous dépose devant le croisement de Marigot Bay. Nous n'avons qu'une hâte, prendre un bain ! Le soir, nous allons manger dans un endroit très sympa qui, le mardi soir, fait « steak frites, salade », le tout en musique. C'est une très bonne viande bien tendre qui nous requinque de cette journée plutôt sportive. Comme nous n'avons pas pu accomplir les formalités de sortie ce soir à cause de l'heure, nous repoussons notre départ à jeudi d'autant que nous avons pas mal de bricoles à faire avant de partir. 






Toujours à pied !



La ville de la
        Souffrière



Le mercredi matin, personne n'a vraiment envie de faire une séance de PMT aussi repoussons nous cela à l'après-midi, si nous avons le temps. J'attaque la préparation des mangues ; épluchage et découpage puis je les laisse macérer dans du sucre de canne et de la vanille quelques heures avant de les transformer en confiture. Claude de son côté, nettoie l'annexe car il a plu dans la nuit et il profite de l'eau douce. Lorsque je veux allumer le gaz, plus de gaz ! Le problème est que nous avons changé la bouteille il y a à peine huit jours donc nous avons une fuite. Déjà, la dernière bouteille n'a duré que la moitié de son temps mais nous avions pensé que c'était une bouteille mal rechargée, là, ce n'est plus la même histoire. Il faut tout vérifier et démonter. Nono vient donner un coup de main à Claude ; ils démontent les robinets, graissent les joints et pensent que cela peut venir de là. Seulement, nous n'avons plus de petite bouteille pleine donc nous ne serons sûrs que lorsque nous aurons des petites bouteilles. En attendant, nous mettons en service une grosse et je fais cuire mes confitures.










































C'est la vrai couleur de l'eau, noir !






































Les bouches d'eau chaude et les chèvres qui cherche à manger !




Claude vérifie le pilote qui fait du bruit. Il regarde d'abord le niveau du liquide hydraulique puis ensuite le démonte car cela ne vient pas de là. Il s'avère qu'un aimant s'est décollé dans le moteur électrique, panne rarissime qui engendrait ce bruit. Heureusement, rien de grave car dès que nous avons entendu le bruit, nous avons évité de nous servir du pilote. Du coup, un petit brossage du corps et un coup de peinture, recollage de l'aimant et remontage du pilote qui semble tout neuf. Quelle journée !




J'y étais !!!


Pendant que Claude s'occupe d'Oscar, nous allons avec Jean-Nono faire les formalités et ensuite le plein d'eau. Nous avions demandé à un canadien très sympa si c'était possible de faire de l'eau et il nous avait dit oui en payant un petit quelque chose et là, lorsque nous avons voulu le payer, il nous a dit : « oh, la prochaine fois que vous viendrez à Sainte Lucie » Vraiment sympa décidément ce canadien. En fin d'après-midi, en ouvrant, le coffre, je sens une odeur de gaz. Nous fermons la bouteille et trouvons cette fois une fuite bien visible. Une grosse bulle de savon se forme à la jonction d'un robinet. Bon, en attendant d'avoir un chalumeau pour réparer, nous ne devons pas oublier de fermer la bouteille après chaque utilisation. Au moins, c'est sûr, nous avons localisé la fuite et ça, c'est une bonne chose. Non, non, on ne s'ennuie pas sur un bateau !


















Voilà, nous quittons Sainte Lucie demain et le prochain récit vous arrivera certainement d'Union, dernière île des Grenadines où nous ferons escale avant Trinidad.


Merci Cathy pour ce beau témoignage d'aventurière :-)


18 Mai 2006 - Sainte Lucie - Grenadine

Levé avec le soleil pour cette longue traversé de 66 milles en douze heures trente de navigation, le moteur a comblé le vent sous les îles et l'arrivée à 18h dans la bai de l'Admiralty sur l'île de Bequia est un enchantement. La visite commencera demain car avec tout ça, j'ai faim et me prépare un bon repas puis au lit !


La suite sur la visite des Grenadines sur le Chapitre 28.

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