C'est la départ de Saint Martin au petit matin, le quai des
annexes est vide alors que d'habitude il est bien plein, le marché
est en cours de montage, les pleins sont fait, le moteur démarre
au quart, le vent est faible, l'ancre est remonté avec le guindeau
sans forcer, le bateau passe tranquillement entre mes voisins.
Petit arrêt à Saint Barth, dans la baie de Colombier où j'ai
attendu une journée que le vent se calme et qu'il prenne une
direction moins dans le nez.
Départ de bonne heure (1h20 du matin) de Saint Barth pour la
petite île de Barbuda à 65 milles de là, par vent faible et dans
le nez ! Le moteur fait avancer le bateau dans une mer à peine
agité à la belle vitesse de cinq nœuds. Seize heures plus tard,
j’atteins enfin l'île qui n'apparaît qu'à moins de quatre milles
seulement. Un moment de doute est passé quand normalement à quinze
milles de l'île je ne voyais pas les habituelles indices de la
présence d'une île. En fait, le point le plus haut est à
soixante-cinq mètres ! Vérification du point sur la carte,
contrôle du GPS, pas de problème donc je continue ma route et
c'est vraiment en arrivant sur l'île qu'elle apparaît à peine. La
cote est vraiment basse sur l'eau avec une magnifique plage de
plus de 25 Km pour seulement trois bateaux !
Le seul bâtiment présent sur cette grande plage c'est un bar en
cour de construction, avec les seules palmiers de l'île qui fond
un peu d'ombre dans ces longues journées ensoleillés. Pas de
voiture, pas de bateaux à moteurs, le calme à l'état pur !
Je comptais y passer une nuit, mais le lieu est trop beau pour
cela et j'y resterais deux nuits, en compagnie de deux autres
voiliers ancrés à distance, ici pas de crise du mouillage !
Le couché de soleil sur la mer calme où apparaisse dans la faible
houle les deux magnifiques récif de corail qui protège le
mouillage.
Après le petit repos dans ce magnifique mouillage, je pars vers
l'île d'Antigua qui n'est qu'à 31 milles que je fait à la voile et
au moteur selon le vent.
Cette fois l'île apparaît à vingt milles de distance, pas de
risque d'erreur avec ces grandes montagnes !
La grande baie de la capitale est passé, je m'engage dans une
petite baie, où est présente une épave en plein milieu de l'entrée
dans cinq mètres d'eau et cela m'intrigue.
Je passe le long du rocher de l'entrée près de l'épave où un
bateau rempli de touriste fait le tour du coins et m'indique qu'il
n'y a pas beaucoup d'eau dans la baie. Il y a 3 à 5 mètres d'eau
et une dizaine de bateaux dans ce mouillage très calme. Quelques
voiliers arrivent et partent pendant la journée.
Les deux tâches noir dans cette eau bleu-vert son la proue et la
cheminé de la chaudière de l'épave, longue d'une centaine de
mètre, ce voilier à vapeur est encore en bonne état et les
poissons se régalent de cette abri improvisé.
Un balai de cargo passe au large pour entrée dans la baie d'à coté
où se trouve le port de commerce. La montagne cache parfaitement
la capitale et l'impression d'une baie tranquille est tout à fait
une réalité.
Changement de baie le lendemain pour une plus grande, la Five
Island Harbour, immense baie où seulement quelques voiliers occupe
une petite portion. Le long de la petite balade, j'ai croisé un
cata de sport avec deux jeunes à bord, ils ont campés sur la plage
et sont repartie le lendemain avec leur petite embarcation, ils
font le tour de l'île à la voile avec escale chaque soir, bon
courage à eux car le vent est faible ce jour.
J'ai même surpris un ours polaire près des îles, il s'était un peu
égaré, je pense !
Le lendemain, nouvelle petite balade, passage au travers des cinq
îles de la pointe ou l'eau est claire et le fond de trois mètres
reste navigable. La baie suivante abrite l'entrée de la Marina qui
s'appelle Jolly Harbour avec le béton comme seul maître, mais où
de belle maison sur l'eau sont affichées dans une ambiance très
British. Une île relié par un pont en béton, le passage en annexe
reste possible.
C'est une zone résidentielle avec ponton pour chaque appartement.
Les couleurs changes en fonction des saisons du temps qui passe.
La visite de la marina prend une bonne heure, ils y a des bateaux
partout et un chantier avec le ship habituel, un hôtel cinq
étoiles couronne le tous et donne la mesure du lieu, propres et
ordonné.
Au loin fume le volcan de Montserrat qui a repris de l'activité
depuis quelques jours, un beau panache blanc monte régulièrement
de la montagne.
Après la visite de Jolly Harbour, je reprends la navigation pour
la célèbre baie des Anglais, English Harbour qui présente
l'intérêt d'être en courbe et donc de cacher les bateaux derrière
les montagnes pour les voiliers qui croisent au larges, un ancien
repère de pirate.
Le mouillage est saturés, ils n'y a que quatre bateaux français,
le reste ce partage entre Américain et Canadien ! Je me suis mit
près des rochers qui découvrent à marée basse, pour une nuit, cela
ira.
La baie n'est pas très grande mais reste très jolie, quelques
grands bateaux sont présents mais l'essentiel reste assez modeste.
Les autres grands bateaux sont dans la baie d'à coté, Falouth
Harbour plus grande et aussi saturée.
La passe de la baie est étroite avec quelques pièges bien placés.
Les beaux bateaux croisent la route des bateaux plus authentiques
comme ce deux mâts accroché à la mangrove dans l'attente des
cyclones.
Une grande maison au-dessus du mouillage avec tout le confort
moderne et accès directe à la plage de sable fin.
La visite d'Antigua se termine et le départ vers la Guadeloupe
tout proche, 46 milles tout de même, est mise en marche, le vent
est présent et pour une fois, pas dans le nez, un près pas trop
serré fera avancer Balade dans une mer peu agité, assez agréable
au début, la mer bougera un peu plus au milieu avec un vent de
trois à quatre Beaufort, ce qui permettra de faire des pointes à
huit nœuds et une moyenne de 5,11 nœuds en raison du courant assez
fort.
L'arrivée se fait sur le port Louis, petit port de pèche où la
réalisation d'une marina est en cour.
Le soleil ce couche sur quelques nuages qui m'empêche de voir le
rayon vert, dommage, mais que de belles couleurs.
Port-Louis est un petit port de pêche en cour de transformation en
petite marina pour une cinquantaine de voilier et les pêcheurs
locaux. Des balade en bateau de promenade sont possible à partir
de ce lieu, pour ma part je vais passer par la rivière salée dont
l'entrée est proche de la baie-Mahault.
Le soir les cormorans plonges en vole sur les poissons tout autour
du bateau en faisant un bruit de claque assez impressionnant. Mais
pour faire de belle photos nettes de ces évènements, je ne suis
pas encore assez rapide pour cela. Cette partie de la Guadeloupe
est plus sauvage, avec des couleurs surprenante de l'eau, avec les
fonds de sable, roche, herbier, ...
Les fonds sont peu profonds jusqu'à une bonne distance du bord, ou
les bateaux de plongées se pause à la limite des tombants de très
bonne qualité.
Tout proche, un parc naturel permet de voir de près les crabes
avec une seule grosse pince qui s'ébrouent à la limite de l'eau
dans la mangrove.
Cette mangrove est assez grande pour cacher les plantations et
permettent à une faune locale de vivre tranquille.
La balade est très belle avec un chemin hors eau très bien fait,
merci l'Europe. J'ai passé plus de deux heures à me promener dans
cette mangrove sans rencontrer âme qui vive.
Après cette belle visite, j'ai repris le voilier pour me
rapprocher du pond pendant qu'il faisait encore jour, une belle
balade entre les bouées qui jalonnent le parcours en zigzague
passant près d'îlots par trente mètres de fond !
En arrivant dans la rivière salée proprement dite, les fonds
remonte jusqu'à 2,30 mètres et resterons dans une moyenne de 3
mètres.
Des bouées d'encrage sont disposées près du pond pour l'attente de
l'heure d'ouverture à 4h30 du matin ! En prenant la bouée je me
fait dévoré par les 'Nonos' des microscopiques moustiques qui
piques très fort, je suis vite entrée dans le bateau pour mettre
pantalon, chemise longue et casquette pour éviter les morsures.
C'est l'heure, le premier pont se lève, difficile de faire une
belle photo posé sur un bateau en mouvement !
Il est six heures, le jour se lève et un gros orage se prépare, je
me prépare pour un petit somme de deux heures. Le bateau est à
coté du chenal d'entrée dans la marina de Point à Pitre, seul lieu
autorisé et sûr ! Je fais mon entrée officiel aux douanes et en
sortant, je tombe sur Gilles qui est partie il y a deux jours de
Saint Martin.
Nous rencontrons un autre convive et l'on va boire une petite
bière au frais, le soleil donne de belles couleurs aux choses et
surtout de la chaleur.
Le temps est clément et l'on va faire une visite des grandes
surfaces pour faire un peu d'avitaillement, il faut bien manger de
temps a autre. Petit tour en bus, visite rapide d'une grande
surface, retour en bus, visite d'une librairie, et là j'achète
encore des livres de SF ! On ne se refait pas. Retour au bateau,
restaurant le soir, nous sommes huit à table, puis petit passage
au bar du restaurant où joue un groupe de rock, le son est moyen
mais il joue bien, puis c'est l'heure de rentrer dormir, demain
c'est la visite de l'île du Gosier.
Face à la cote, un petit mouillage tranquille où je retrouve le
bateau Galip, qui ont encore eu quelques problèmes de moteur, rein
de grave, mais cela les épuisent !
L'île du Gosier avec son phare et ces hauts fonds, attention !
Cela sera la base de départ vers l'île de Marie Galante, distante
de 20 milles (17Km).
Le temps est clément, la mer calme, le vent pas trop mal, ce sera
du travers avec des grains qui passeront devant moi et sur Gilles
qui à un bateau plus rapide (na).
Nous arrivons à Saint Louis, en haut à gauche.
C'est moi sur Balade en train de préparer le bateau juste avant le
départ.
Le débarcadère de Saint Louis avec les quelques rares café
restaurant du coin, en jaune c'est l'Hôtel de Ville et la poste.
Le tourisme est peu présent sur cette île et les lieux sont plus
authentiques !
Ici une petite baraque avec le bateau en face pour aller à la
pêche.
L'île présente l'intérêt d'avoir trois rhumeries en fonctionnement
et nous allons en faire le tour avec deux voitures de location,
bonjour l'angoisse !
Nous choisissons deux pseudos jeeps, pour être à l'air et profiter
pleinement de la balade !
Gilles, sa femme et Seb sont dans la première, je suis avec le
cousin de Seb et sa femme. Nous partons tranquillement de Saint
Louis pour la capitale, Grand-Bourg !
Sur la route, nous rencontrons des voitures, des motos et des
charrettes pleine de cannes fraîchement coupées qui se dirigent
vers l'usine à sucre de l'île.
Sur la même route se présente les ruines d'une rhumerie j'aimais
mise en service, il y a tout et pourtant rien n'a jamais servit !
Après la capitale, nous visitons une deuxième rhumerie qui elle a
fonctionné plus de soixante-dix ans, il ne reste que les bâtiments
et la presse actionné par le vent, par un moulin à vent ! Un peu
d'entretient et cela repart comme neuf (le rhum ça attaque).
Faite votre sélection, ici que du rhum de Guadeloupe et de
Marie-Galante ! Nous sommes dans la troisième rhumerie, qui est en
service !
Admirer la belle machine à vapeur ! Avant, c'est la vapeur qui
actionnait l'ensemble des installations, maintenant c'est
l'électricité et le gaz ! C'est un peu dommage, car la vapeur
réglait pratiquement tout les problèmes, le reste de la canne
broyé alimente la chaudière qui fournit la vapeur qui sert dans le
distillateur à rhum ! Un système totalement écologique, sauf le
rhum peu être (hic).
Magnifiquement remises en états dans le musée, elles ne demandent
qu'à repartir de plus belles !
Bien entendu, je me suis permis de goutter le rhum du Père Labat à
59 ° d'alcool, c'est fort !
L'endroit est pas mal pour une petite retraite tranquille, la
plage, le vent pour qu'il ne fasse pas trop chaud, le soleil ...
Après un bon déjeuné sur la plage, nous repartons pour visiter le
puis du diable, en route pour les cotes à brutes, nous montons la
première cote, assez difficilement car les roues avant dérape sur
le béton de la route, la voiture est trop légère et le moteur pas
assez fort pour monter la cote. Nous passons en poussant la
voiture sur la fin de la cote !
On attend Gilles ! On attend, on attend, puis on voie la tête de
Seb apparaître et faire des signes de redescendre ! La voiture de
Gilles n'a pas supporté cette cote, la transmission avant gauche a
cassé au niveau de la roue ! On décide de les prendre en remorque
sur l'autre chemin, mais les cotes sont trop à brute pour que la
première voiture puis monté avec la remorque !
Nous laisserons la voiture au milieu d'une cote sous un gros
arbre, à l'abri de la pluie éventuelle. Un coup de téléphone à
loueur, le problème est réglé, il viendra la récupérer demain !
Nous repartons donc à six dans la deuxième voiture qui penche
comme une folle dans les cotes ! Heureusement, nous ne sommes pas
en France mais à Marie Galante (rire), nous continuons notre
bonhomme de chemin jusqu'au puits du diable !
Admirer les belles routes que nous empruntons avec l'autre voiture
en remorque.
Dans les cotes, Gilles se dévoue pour monter sur le capot afin
d'alourdir l'avant pour que la voiture monte ! Enfin, nous
arrivons à ce fameux puits qui nous à valus tant de déboire !
C'est un effondrement naturel par le fond d'une poche d'aire lors
de la formation de l'île il y a environ 100 000 ans !
Très beau et très dangereux !
Du puits du diable, au loin on voie La Désirade dans la brume de
fin d'après midi, une île qui mérite le détour quant on a le temps
! Nous passerons par la plage du vieux fort pour une petite
baignade dans l'eau transparente, puis retour chez le loueur pour
lui rendre la voiture, il est très gêné de la casse et alloue une
journée gratuite à Gilles qui doit repasser par là prochainement,
sympa ! Retour aux bateaux et un petit pot de départ, car nos
routes sont différentes, Gilles et la famille repartent vers la
Guadeloupe, moi je continues vers la Martinique.
La suite dans le Chapitre 26.
Avez-vous des commentaires à faire ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'envoyer un éMail, merci.