Après un faux départ le 15 janvier en raison du manque de visa
pour la Gambie, nous partons le mardi 18 avec un vent nul et une
mer plate, au moteur, vers la ville de Sali à 30 milles de
distance, cap 140°.
Le vent se lève dans l'après midi et nous pousse de 5 à 6 nœuds au
génois seul pour moi. P'tit bout II avec Françoise et Jean-Charles
m'accompagne, Saltimbanque nous retrouve le soir à la tombée de la
nuit. Entre temps, nous sommes passés sur le Cata 'My Lou' qui est
arrivé et que l'on avait déjà vu à Dakar, un petit apéro au
coucher du soleil, pendant l'arrivée de Saltimbanque qui nous
rejoint pour finir cette sympathique soirée.
Le lendemain, nous repartons tous les trois, le cata partant le
lendemain. Le vent s'est levé la nuit et est resté toute la
journée avec 3 à 4 Beaufort. Cap 160°, 28 milles et une arrivée à
vintg mètres de la plage face au château d'eau pour éviter les
roches qui sont dans l'axe du chenal d'entrée.
P'tit Bout II arrive le premier avec un peu de grand voile suivie
de Saltimbanque de Céline et Jérôme qui ont tenté toute la journée
de les doubler. Et j'arrive tranquillement en dernier !
La passe de Djifère avec son courant qui lève une petite houle
désordonnée où Saltimbanque avait du mal à avancer.
Après 5h15 de navigation et passage de la passe, nous mouillons
par sept mètres de fond de vase.
Nous discutons avec Betsy qui est là depuis deux jours.
Le lendemain, visite en ville et achat d'essence à 0,50€ le litre
mélangé à 2%, spécial hors bord, pas chère n'est-il pas ?
La pompe à essence est tout près de la plage ou les pirogues de
pêche sont alignées en attendant la marée pour partir pêcher.
Ici, la température varie entre 18 et 33°C entre le jour et la
nuit, nous sommes en polo alors que les Djifèriens ont de grosses
doudounes, pour eux c'est l'hiver !
Les échoppes sont toutes en couleur avec pratiquement de tout.
Les rues sont un peu sales, mais le plus surprenant c'est la
montagne de coquillages sur la plage, coquillages utilisés pour
appâter les poissons.
Après cette visite, nous retournons sur nos bateaux, tout mouillés
car le vent soulève une petite houle qui passe au dessus de
l'annexe.
Saltimbanque et Betsy partent vers le sud, P'Tit Bout II et moi
remontons le fleuve Saloum jusqu'à Foundiougne puis descente vers
la Gambie à travers les bolons du Siné Saloum, dériveur intégrale
obligatoire.
De drôles d'arbres sont présents de temps à autre, des baobabs...
...puis heu, des citernes d'eau !
C'est l'heure du thé au citron ! Livraison par transport spécial,
donc Jean, c'est quand tu veux pour ton idée, c'est déjà testé.
Moi, je pensais à une épave ces contre bord dans l'eau, la photo
de Jean-Charles montre bien la remonté d'un filet sur un haut fond
au milieu du fleuve. Photo prise derrière l'œilleton des jumelles
!
Régulièrement, l'on voit des pirogues de transport passer d'une
rive à l'autre, chargée à ras bord avec le barreur debout sur sa
barre en fer.
C'est l'heure du changement de quart, P'tit Bout II passe devant
pour ouvrir la route.
L'arrivée à Foundiougne, son mouillage calme et bien protégé, le
courant s'inverse dans la nuit mais ne pose pas de problème de
tenue pour nous.
Petite visite en ville et regard chaleureux des locaux qui ne sont
pas accrocheurs comme à Dakar, la promenade est d'autant plus
agréable et détendue.
Grand match au sommet France-Sénégal, et le vainqueur est le ...
Sénégal quatre à un, il avait un meilleur entraîneur.
La ville est très calme, c'est le jour de la préparation de la
fête du Mouton. En nous approchant d'une clôture d'une maison,
attirés par l'odeur alléchante du mouton grillé, nous sommes
invités à partager le repas d'une famille pour qui c'est un
honneur de partager ce jour. Il ont tué deux moutons et nous nous
régalons !
Petite anecdote, nous avons demandé si l'on pouvait prendre des
photos et là oh surprise, l'une des filles était en train de nous
prendre avec son téléphone équipé d'un petit objectif, génial !
La soirée s'est terminée par une balade en ville à la nuit tombée
et la vision de tous ses gens superbement habillés était
magnifique.
Malheureusement la nuit, les photos sont pratiquement impossible à
prendre, tant pis pour vous.
Nous avons fini par trouver un hôtel où un groupe de musique
jouait du Djembé et de la chaise, rythme endiablé et danse typique
du coin, à voir.
Départ vers Sangako pour apprécier la mangrove et les petits
bolons où le courant est inexistant.
Les petits bolons sont étroits et peu profonds, l'annexe y passe
juste, mais quelle beauté, je repense aux images d'Ushuaïa de
Nicolas Hulot et j'apprécie d'autant mieux.
Ici, un Ibis caché dans les racines de la mangrove, immobile, mais
pas inquiet.
A chaque changement de direction, on pense être bloqué par les
racines et cela passe sans problème.
Les racines des palétuviers supportent des huîtres, bonnes mais
cela ne vaut pas les fines de claire de chez nous.
Le mouillage de rêve: pas un bruit, pas une vague, juste de quoi
apprécier à sa juste valeur la planète Terre !
Coucher de soleil en prime.
Nous profitons de se lieu magique pour nous faire une séance de
cinéma en pleine air sans gêner les voisins, 'Star Wars I', que du
plaisir.
Le courant est faible et nous repartons pour une petite promenade
de 6,6 milles histoire de voir si plus loin le site reste superbe.
La mangrove est changeante selon le terrain rencontré. Sur les
hauteurs, les baobabs poussent sur les restes de coquillages, car
ils recherchent le calcaire.
Quelques rares villages apparaissent, avec leurs panneaux solaires
pour l'éclairage public et pour les habitations. L'activité étant
la pêche et la collecte des huîtres et autres coquillages.
La région change un peu, les mouillages restent calmes et
silencieux.
Il faut faire attention, car sur les cartes, tout les bancs de sable ne sont pas tracés et la vigilance reste de rigueur.
Ici, un beau banc sur lequel les oiseaux picorent la nourriture à
marée basse.
Encore un banc de sable bien visible, il faut regarder où passe le
faible courant pour trouver le bon chemin.
Voir les Ibis posés sur une racine à attendre, il surveille l'eau
en quête d'une proie.
A d'autres moments, une île surgit et les baobabs y poussent dans
un ensemble asséché, le sable de plage remplace la terre meuble et
noir.
Un autre exemple d'île sauvage.
Au détour d'un passage surgit un ponton privé et un hôtel avec
pirogues de promenade et de pêche. Nous nous arrêtons à ce ponton
et allons manger en ville un Tiboudiène, plat typique de riz et de
poisson avec une sauce à l'oignon pimentée. Ce n'est pas cher et
très bon.
En jetant un coup d'œil dans la cuisine, j'ai repéré le petit fer
à repasser, modèle à charbon de bois, qui est toujours utilisé
ici.
Sur l'un des baobabs du village, il y avait encore les fruits en
place, belle image, et le soleil brille avec 32°C.
Nous cherchons depuis un moment a prendre un passage vers un
village dans le fond d'une passe, mais impossible de trouver le
passage.
Les pêcheurs n'ont pas un grand tirant d'eau et il passe le long
de la mangrove, même avec un dériveur intégral, ça ne passe pas,
donc on continue sur un mouillage plus à l'Ouest et en face,
dommage pour ce village que nous ne visiterons pas.
Petit mouillage en face d'une habitation, ou le proprio pêche le
soir avec un filet lancé de la plage, beau geste.
Le lendemain c'est la sortie du Sénégal et l'entrée en Gambie,
prochaine étape.
Le Siné Saloum est une très belle région ou le changement est
vraiment important, paysage de rêve, tranquillité et gentillesse,
rencontre d'un autre type. Ce passage va rester dans les mémoires
et je vous le recommande.
Ceci clos ce chapitre, voir le Chapitre 11
sur la Gambie pour la suite.
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